Adrien Bazoge se lance en apprentissage dès l’âge de 16 ans. Il commence par un CAP boulanger puis un CAP connexe en pâtisserie. Ensuite, il continue avec un BP boulanger et un BTM pâtissier. Adrien effectue également un BM Encadrant d’Entreprises Artisanales pendant les cours du soir tout en étant salarié. Depuis 7 ans, Adrien travaille en tant qu’enseignant à l’URMA Sarthe, et à maintenant 32 ans, il est sacré champion de France de boulangerie 2021 avec son équipe.
Pour quelle raison avez-vous décidé de participer à cette compétition ?
A.B “Depuis que je suis dans la boulangerie, j’ai toujours participé aux différentes compétitions. Le concours de Meilleur Apprenti de France, les Olympiades des métiers… Pour moi, c’est une manière d’évoluer, de toujours faire mieux, et de toucher la perfection. Le challenge, ça permet de s’entraîner, de s’améliorer… Avec notre équipe, on a fait 40 week-ends d’entraînement. C’est la clé du succès. Comme ça, on peut s’adapter plus facilement le jour J en cas d’imprévu.”
En quoi consistent les épreuves ?
A.B “En coupe de France, ce sont des équipes de 3 personnes. Une est au pôle pain et en produit 6 ou 7 sortes. Une autre est à la viennoiserie pour faire des croissants, des pains au chocolat et une spécialité régionale. Et enfin, la dernière est au pôle décor et traiteur. Elle fabrique une pièce décorée avec de la pâte morte, donc sans levure, en créant des formes et en ajoutant des couleurs.”
Ça représente quoi pour vous cette victoire en coupe de France ?
A.B “Il y a 2 grandes compétitions en boulangerie. Le concours du Meilleur Ouvrier de France se déroule en individuel, alors que la coupe de France se fait en équipe. Donc, il faut que nos 2 autres collègues soient toujours au top pour réussir. Il y a un esprit d’entraide et c’est ce que j’ai aimé dans cette compétition. S’il y en a un qui rencontre une difficulté, on va tout de suite lui donner un coup de main.”
Cette compétition porte-t-elle les valeurs de l’artisanat ?
A.B “Oui complètement. C’est ce qui représente le mieux l’artisanat. L’excellence, l’entraide, le dépassement de soi… Quand on est arrivé, on était persuadé d’avoir tout prévu. Et puis on a vu que les autres équipes ont produit des choses auxquelles on n’avait pas pensées. Ça donne envie d’aller encore plus loin avec d’autres concours. De plus, on a appris de nouvelles techniques.”
Ce sont ces valeurs que vous voulez transmettre à vos apprenants ?
A.B “C’est exactement ça. Je forme en BP et c’est vraiment de l’entraide. J’apprends à mes jeunes tout ce que je sais et ils le savent très bien. S’ils ont besoin de n’importe quelle recette, n’importe quelle technique… Je leur montre tout ce que je sais faire. C’est le but en tant qu’enseignant.”
Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
A.B “Un jeune qui travaille bien et qui a envie trouvera forcément un emploi. Il y a plein de postes partout, et pour moi, l’apprentissage reste le meilleur parcours. Les apprentis sont tout à fait opérationnels à la fin de leur cursus.”
Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
A.B “Il n’y a pas que des personnes qui n’aiment pas l’école dans nos Centres de Formation. On voit des jeunes en Bac général qui reviennent vers l’apprentissage par choix. Ils étaient faits pour ça tout simplement. De plus, il n’y a pas que le CAP. Il y a des mentions, des BP, des brevets de maîtrise… On peut faire 10 ans d’étude après le brevet en boulangerie-pâtisserie ! Quasiment tous les professionnels que je connais sortent de l’apprentissage.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
A.B “Pour moi l’avantage, c’est qu’on apprend un métier tout en continuant l’école. Il ne faut pas arrêter en 3ème, parce qu’il y a encore beaucoup de notions à apprendre. D’ailleurs, on voit beaucoup de jeunes qui y reprennent goût grâce à l’apprentissage. J’en suis la preuve.”
Rendez-vous sur www.urmapaysdelaloire.fr pour découvrir la formation en alternance.