Après 2 ans de fac de droit, Nathalie Bergère travaille d’abord au Club Med pendant 10 ans. À 35 ans, elle se réoriente vers l’immobilier et trouve un poste de négociatrice en immobilier d’habitation dans la Mayenne. Nathalie rencontre alors son mari et s’associe avec lui pour fonder leur société Bergère Énergies, située à Changé. Pour cela, elle se forme avec la Chambre de Métiers à la gestion de l’entreprise artisanale du bâtiment. À maintenant 52 ans, Nathalie occupe un poste de gestionnaire et forme un apprenti depuis très récemment.
Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
N.B “Aucun, parce que j’ai eu 3 belles vies professionnelles jusqu’à présent. La fac m’a amené à connaître des gens qui sont toujours mes amis. J’ai fait plein de petits boulots à l’époque, parce que je n’avais pas beaucoup d’argent. Je me suis débrouillée et ça m’a rendue plus forte. Ensuite, le Club Med a été un pan de ma vie exceptionnel. Et maintenant, j’ai une nouvelle vie dans l’artisanat du bâtiment à la tête d’une petite entreprise où tout se passe bien, même s’il y a eu des hauts et des bas.”
Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
N.B “J’aurais aimé avoir mes diplômes en droit. C’est mon seul tout petit regret. Cependant, ma vie professionnelle a pris une tout autre direction en réalité.”
Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
N.B “Pour moi, ce serait de penser que les professionnels du bâtiment ont fait des études inférieures. En fait, il n’y a pas de petites études. L’URMA porte mieux son nom maintenant. D’ailleurs, le cliché de la voie de garage est assez affligeant. Les professeurs dans les lycées, et parfois les collèges, ont tendance à oublier que c’est une vraie voie d’excellence. La filière générale aussi, mais peut-être que si j’étais allée vers l’apprentissage, j’aurais eu un diplôme plus concret… Alors que je ne suis pas allée au bout de mes études de droit.”
Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
N.B “L’application du technicien à réaliser son travail dans les règles de l’art, tout en suivant les consignes du client. Pour moi, c’est quelque chose de valorisant. Parce qu’on part d’une tuyauterie pour arriver à une belle salle de bain à la fin. C’est intéressant de voir toutes les techniques qui sont mises en œuvre. Le travail fini découle d’un vrai savoir-faire. Et c’est ce qu’on apprend au Centre de Formation.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
N.B “Clairement ! Entre les stagiaires en bac pro et les apprentis au Centre de Formation à l’URMA que l’on reçoit, ça n’a rien à voir. La personne qui passe par l’apprentissage est quasiment embauchable tout de suite. Le bac pro, c’est bien. Mais, ceux-là passent forcément par des stages… Et on n’apprend pas les mêmes choses en 4 semaines. En apprentissage, on a le temps d’évoluer avec un professionnel pour voir la diversité des chantiers.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
N.B “Je pense que tout le monde devrait être apprenti. Par exemple en Allemagne, vous êtes expert comptable et vous êtes en apprentissage. Cependant, un jeune a le droit d’hésiter. Ce n’est pas facile de savoir le métier que l’on veut faire. Moi-même, j’ai changé 2 fois. Alors, je pense qu’il faut essayer en faisant des stages, ou en allant s’informer. Aujourd’hui, on voit bien qu’il y a de nombreuses reconversions professionnelles réalisées par des adultes passés par la filière générale. Il y a des artisans messagers qui vont dans les collèges. Ça déclenche des passions chez les jeunes. Donc, il doit y avoir des relais entre les filières générales et l’alternance.”
Et à ses parents ?
N.B “C’est vrai que tout jeune technicien ne peut pas diriger une entreprise. Ce n’est pas donné à tout le monde et il faut en avoir envie. Cependant, je leur dirais que l’apprentissage reste une voie d’excellence, parce que ça permet de trouver un travail et d’être bien payé même si on reste ouvrier. Le bâtiment n’est pas du tout moribond. Donc, on peut s’y épanouir et y évoluer sur des postes de chef d’équipe ou de conducteur de travaux. On voit aussi des salariés qui reprennent l’entreprise de leur patron. Tout est possible, donc il y a de nombreuses opportunités à ceux qui savent les saisir.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
N.B “C’est difficile de répondre. Le savoir-faire est hyper important. Mais pour moi, ça reste le savoir-être. Dans notre entreprise, c’est un critère de recrutement. Ça nous permet de fidéliser nos salariés. On essaie d’avoir une ambiance de confort, de convivialité, de bonne humeur pour rendre le travail agréable.”
Rendez-vous sur www.urmapaysdelaloire.fr pour découvrir la formation en alternance.