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Les jeunes n’ont pas le temps de devenir néo-artisan.

Après quelques années derrière un écran d’ordinateur, ou au milieu de réunions chronophages, certains ne s’y retrouvent plus. Le désir de reconversion se fait ressentir et seuls les plus déterminés passent à l’acte. Malheureusement, cela reste de précieuses années perdues à tout jamais pour eux. Et par ailleurs, de nombreuses vocations restent inassouvies… Alors, qu’est-ce que le phénomène des néo-artisans raconte de notre société ? Sa popularité grandissante est-elle véritablement une chance ? Derrière les clichés se cache un aveu d’échec situé au niveau de l’orientation initiale. Et si nous prenions le temps de montrer aux jeunes les métiers qui pourraient susciter une vocation chez eux ? Nous devons arrêter d’avoir peur pour eux, ou de leur réussite.

Un réveil difficile.
Quand quelqu’un réalise un beau jour qu’il n’aime plus son métier, il est parfois trop tard. Les illusions fantasmées pendant la jeunesse se dissipent au fur et à mesure, et la dure réalité du quotidien rattrape le salarié. Les raisons sont multiples : certains secteurs font valoir des salaires élevés, la pression familiale s’est exercée au moment de l’orientation, les objectifs de carrière ont évolué au fil des années, etc. Quoi qu’il en soit, un changement de perception pousse la personne à se questionner. Souvent, ce sont ses valeurs profondes qui ne sont pas ou plus satisfaites. En conséquence, une perte de sens se fait ressentir. L’envie d’être utile à la société prend le pas sur le reste. Seuls les plus décidés cherchent une nouvelle voie pour devenir néo-artisan. En parallèle, les autres restent emprisonnés dans leur “job à la con”, et dépérissent.

Un néo-phénomène.
Fleuriste, pâtissier, restaurateur, coiffeur, ébéniste, mécanicien… Les rangs des néo-artisans sont donc constitués des déçus du monde du travail. De ceux qui ont l’envie et l’audace de tout changer pour se reconvertir. Le phénomène n’est pas nouveau et prend de plus en plus d’ampleur à l’heure actuelle. Parce que donner un sens à sa vie professionnelle est devenu une priorité, ces anciens cadres supérieurs ou ingénieurs hautement qualifiés remettent leur situation personnelle en jeu. Évidemment, c’est une aubaine pour l’artisanat. Ces profils sont précieux et extrêmement motivés. En prenant ce risque, ils permettent à nos métiers d’évoluer et de s’enrichir. Par définition, les néo-artisans ont déjà une carrière derrière eux, et de fait, ont perdu beaucoup de temps. Si on leur en donnait la possibilité, ils feraient sûrement les choses différemment, ou s’obligeraient à s’écouter… Mais, il n’est peut-être pas encore trop tard pour les jeunes d’aujourd’hui !

 

“Aujourd’hui on peut passer toute sa vie dans un bureau et passer à côté de sa vie.”

 

Un aveu d’échec.
Fleuriste, pâtissier, restaurateur, coiffeur, ébéniste, mécanicien… Ces savoir-faire sont souvent mal perçus. Mais pourtant, l’apprentissage attire toujours plus de jeunes. Ce paradoxe reflète une doctrine élitiste et ultra-sélective du système éducatif qui mise tout sur les filières générales. Cela conforte les parents dans leur volonté d’offrir le meilleur pour leur enfant : un métier classique leur permettant d’obtenir une bonne situation. Pour y arriver, les jeunes sont mis en concurrence pour tenter d’atteindre les bancs des grandes écoles. Et cette histoire se répète encore trop souvent de nos jours. Pressé par les enjeux, on oublie de leur montrer qu’il existe d’autres voies d’excellence, d’autres chemins menant à des métiers enrichissants, et pas uniquement sur le plan pécuniaire… Il serait peut-être temps de leur éviter de gâcher le leur dans une profession qu’ils choisissent par défaut.

Un gain de temps.
Il n’y a rien de plus merveilleux que de voir naître une vocation. Quand cette flamme apparaît chez un jeune, on peut être certain que son avenir est sur une bonne route. Alors, pour lui faire gagner de précieuses années, il serait préférable de lui faire confiance et de lui donner toutes les cartes afin de choisir en connaissance de cause. Un apprenti qui s’engage auprès d’une entreprise et d’un maître d’apprentissage est en train de construire un projet professionnel à son image. Contrairement aux études théoriques, il apprend un savoir-faire précis afin de se professionnaliser et d’aiguiser son employabilité. Mais au-delà de cela, il donne un sens réaliste et réfléchi à sa vie professionnelle en étant guidé par quelqu’un qui l’oriente dans la bonne direction. En quelques mots, laisser un jeune aller vers l’apprentissage, c’est lui offrir notre confiance. La plus belle preuve d’amour qu’un parent peut lui donner.

Combien de vocations sont mises de côté pour que les jeunes rentrent dans le carcan de la société ? Beaucoup trop, car assez peu de salariés ont l’audace de franchir le pas et de devenir néo-artisan. Même si de plus en plus le font, il paraît important d’offrir une alternative aux jeunes qui se questionnent sur leur orientation. Pour ne pas reproduire sans cesse les mêmes erreurs, il nous appartient de faire évoluer notre vision de l’artisanat.

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