Après un Bac ES, Yohan Nicol commence ses études en alternance par un BTS Management des Unités Commerciales, puis une licence en négociation d’affaires. Cependant, il cherche encore sa voie après ces expériences et bifurque d’abord en licence Responsable Communication et Marketing. Enfin, Yohan finit par se réorienter vers la cuisine, mû par un projet professionnel lui tenant à cœur. À 28 ans, il intègre donc le CAP Cuisine du Centre de Formation de Sainte-Luce-sur-Loire et travaille dans le restaurant Le Vaporetto à Rezé.
Pensez-vous avoir fait le bon choix pour votre avenir professionnel ?
Y.N “Oui, parce que j’ai un projet qui me trotte dans la tête depuis un certain temps. Après mon apprentissage en CAP Cuisine, je veux faire mon BP et partir pour un tour du monde prolongé, afin de découvrir les street foods du monde entier. Quand je reviendrai en France, j’ouvrirai un Food Truck qui proposera de nouvelles spécialités chaque semaine ! Il faut se donner les moyens de ses ambitions, et l’alternance va m’aider à atteindre mon objectif.”
Avez-vous été soutenu dans votre choix par votre famille et vos amis ?
Y.N “Après avoir pas mal cheminé dans des secteurs plus classiques, mes parents ont compris que la cuisine était vraiment ma passion. De plus, je suis allé au bout de toutes les formations que j’ai pu faire… Donc oui, ils ont été d’un grand soutien après quelques hésitations. D’un autre côté, j’ai des amis qui travaillent dans la restauration. Ce sont eux qui m’ont fait découvrir cet univers. Ils connaissent ma façon de cuisiner et m’encouragent beaucoup.”
Quels sont les clichés sur votre métier qui vous énervent le plus ?
Y.N “On dit que la cuisine, c’est l’armée et que les horaires sont difficiles. Bien entendu, c’est vrai… Mais je pense que si on a une vraie passion pour ce métier, ces contraintes s’estompent rapidement. Donc, il ne faut pas s’arrêter à ça quand on fait son choix d’orientation.”
Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
Y.N “L’alternance n’est pas une voie sans issue. Quand un maître d’apprentissage forme un apprenti, c’est dans l’optique de le garder à la fin. De fait, ce dernier est déjà confronté au monde du travail. Ça le fait grandir à mon sens. De plus, il faut savoir qu’il y a beaucoup de débouchés dans l’apprentissage. Sûrement plus que pour quelqu’un faisant des études généralistes. En France, on n’a pas assez d’informations quand vient le moment de choisir une orientation. Et je trouve ça dommage.”
Dans quel état d’esprit faut-il être quand on cherche une entreprise ?
Y.N “Personnellement, j’ai mis à peu près un mois pour trouver une entreprise. Il faut être motivé pour y arriver. Tous les matins entre 9h et 12h, je toquais aux portes des restaurants où j’avais envie de travailler. Et pour le reste, c’est comme avec les filles… Il ne faut pas avoir peur de l’échec et y aller.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
Y.N “Avant tout, il doit se demander quel métier lui donne envie de se lever le matin. Ensuite, s’il a le choix entre une formation en alternance ou une initiale… Il ne doit pas hésiter, parce que l’apprentissage va vraiment le confronter au réel. Il saura tout de suite si cette voie lui convient ou non. En définitive, ça peut lui éviter de perdre beaucoup de temps.”
Et à ses parents ?
Y.N “De le soutenir quel que soit son choix. Pour les anciennes générations, l’apprentissage n’a pas une bonne image. Dans mon cas, mon père a compris très vite que l’alternance m’ouvrait beaucoup de portes. Il m’a fait confiance et je pense que tous les parents doivent avoir la même attitude. Certes, leur questionnement est important. Mais il faut rester constructif pour ne pas semer le doute en projetant ses propres aspirations.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
Y.N “Évidemment, les deux sont liés ! On peut être le meilleur chef du monde… Si on ne se comporte pas bien avec les autres, personne ne voudra travailler dans ton équipe. Il faut un vrai savoir-être pour transmettre son savoir-faire.”
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