Stéphane Coubard a toujours été passionné d’automobile et de mécanique. C’est pourquoi, à la fin de sa 3ème, il s’engage en apprentissage avec un CAP mécanicien. Il enchaîne avec des mentions complémentaires et se lance sur le marché du travail. Il exerce dans de nombreux garages, puis occupe le poste de responsable après-vente pendant 20 ans. À maintenant 52 ans, Stéphane forme des apprentis chez un concessionnaire Peugeot à Angers comptant 45 salariés.
Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
S.C “Non, pour la bonne raison que ça fait partie d’une évolution qui part d’un atelier, jusqu’à un poste de cadre responsable dans une grosse concession. Donc je suis plutôt fier de ce parcours. Le temps de carrière qu’il me reste à faire risque de me paraître un peu long à mon poste, parce que je ne vois pas ce que je peux faire d’autre. Il faudrait que je change de service pour aller vers la vente de véhicules neufs ou d’occasion et devenir commercial. Mais dans le service après-vente, on n’a pas forcément la mentalité pour ça. Je ne suis pas certain d’être aussi performant dans le commerce.”
Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
S.C “Oui, je ne mettrais pas 10 ans pour changer de travail. Je ferais un peu comme les jeunes font aujourd’hui, et partir au bout de 5 ans pour voir autre chose. Il aurait fallu que je sois un peu plus réactif pour arriver plus vite à mon poste. Mais je suis un sentimental.”
Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
S.C “Le service après-vente a toujours été considéré comme la dernière roue du carrosse. Ça fait 20 ans que je me bats pour montrer qu’il fidélise et renouvelle beaucoup plus les clients que le commerce pur. Je pense avoir rempli une partie de ma mission, mais il y a encore du travail. Aujourd’hui, nous avons un compte d’exploitation à gérer et nous pouvons justifier de notre valeur ajoutée.”
Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
S.C “Tout le monde pense le contraire, mais nous sommes transparents dans nos interventions, et nous conseillons nos clients. En bref, nous sommes honnêtes. Nous nous engageons tous les jours pour fournir un service et une réparation de qualité. Une voiture s’use et nous devons le démontrer pour rassurer.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
S.C “J’en suis persuadé. Rien ne vaut le contrat entre un futur technicien, ses parents et nous. Un jeune qui passe 2 à 3 semaines par mois en atelier est au plus près de la réalité de son métier.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
S.C “Je lui expliquerais que dans une filière classique, il va être bon sur la base théorique parce qu’il va étudier avec des professeurs. Mais il n’aura pas cette expérience de terrain brute, avec tous les côtés positifs et négatifs que l’on peut rencontrer. Avec l’apprentissage, il aura tous les codes de l’entreprise et ne sera pas choqué en arrivant sur le marché du travail. Il sera dans la réalité des choses.”
Et à ses parents ?
S.C “Je leur dirais que c’est important que leur enfant sache comment ça se passe sur le terrain. Ce sera plus facile pour lui de s’adapter demain sur le marché de l’emploi.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
S.C “Si on a le savoir-être, le reste va suivre. Et l’inverse n’est pas forcément vrai. Dans l’apprentissage, nous avons eu pendant très longtemps des jeunes en rupture avec la scolarité. Ça nous a fait une mauvaise réputation. Aujourd’hui, c’est moins le cas. Les jeunes veulent apprendre un métier, mais ne savent pas forcément lequel. Nous avons beaucoup d’échecs dans nos garages avec des jeunes qui viennent par dépit. Mais ils essaient et c’est bien.”
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