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Interview : Sébastien Geveaux, fleuriste et maître d’apprentissage

Après son stage de découverte de 3ème chez un fleuriste, Sébastien Geveaux s’engage dans l’apprentissage avec le même artisan. Il passe un CAP, puis un BTM en alternance. Ensuite, son professeur de gestion au CFP le recrute dans sa boutique à l’issue de son cursus. Après 5 ans en tant que salarié, il travaille encore une année supplémentaire dans une autre boutique. Puis, une opportunité de reprise d’entreprise se présente. En 2006, il s’installe avec son épouse, et depuis, exerce dans sa boutique “Histoire de fleurs” à Yvré-L’Évêque. 

Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
S.G “Non, parce que j’ai toujours foncé pour faire ce que je voulais faire. Avec mon épouse, nous avons fait d’une petite structure, une belle boutique qui fonctionne bien. Quand je l’ai reprise, il n’y avait qu’un seul salarié présent à plein temps. Aujourd’hui, nous sommes 2 patrons sur place avec 3 apprentis.”

Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
S.G “Je pense qu’il faut être très courageux pour lancer son activité avec la crise sanitaire actuelle. Les contraintes ne sont pas faciles à gérer… Cependant, j’aurais quand même eu cette envie de m’installer, même si c’est difficile.”

Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
S.G “Beaucoup de fleuristes pensent que c’est un métier de femme. Mais en réalité, il y a beaucoup d’hommes dans la profession. Il arrive même que des clients soient surpris de me voir dans la boutique. D’autre part, certains pensent que les fleurs sont livrées toutes prêtes, et que nous n’avons pas grand chose à faire. En fin de compte, il faut se lever tôt pour aller chercher la marchandise, puis la transformer, la mettre en valeur et la livrer chez les clients si besoin. C’est un métier vraiment complet.”

Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
S.G “Ce n’est pas une profession reposante, il faut donc une certaine passion pour l’exercer. Comme un boulanger qui se lève à l’aube, il faut avoir l’envie. Quand on aime son métier, c’est le principal. L’apprentissage m’a permis de cultiver mon intérêt pour cette profession. C’est pour cette raison que je prends des apprentis : leur transmettre cette envie.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
S.G “Pour devenir fleuriste, il y a 2 cursus différents : l’apprentissage qui permet de travailler en entreprise, et la formation continue qui se passe exclusivement à l’école. Personnellement, je trouve qu’il n’y a rien de mieux que d’apprendre dans une boutique avec un patron. Ça permet de comprendre le métier, de se rendre compte de ses réalités et de ses contraintes, d’être en contact avec les clients, de voir les imprévus qui peuvent arriver pendant une journée de travail… L’alternance donne vraiment le goût du savoir-faire.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
S.G “Pour moi, l’apprentissage est un booster de connaissances. Un jeune apprend beaucoup plus vite en entreprise qu’en formation continue. Il aura plus d’expérience professionnelle.”

Et à ses parents ?
S.G “L’apprentissage demande de se plier à certaines contraintes. Les horaires ne sont pas les mêmes qu’en formation continue. Il faut parfois travailler un peu plus pendant les fêtes, le samedi ou le dimanche matin. Donc, si un jeune veut devenir fleuriste, il doit avoir de la volonté et être prêt à s’engager dans le monde du travail.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
S.G “Les 2 sont importants, mais le savoir-faire un peu plus. Il faut savoir trouver l’inspiration, transformer les produits, mettre une part d’originalité dans ses créations. Cela permet de se démarquer de ses concurrents.”

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