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Interview : Pascaline Gaultier, Responsable centre de ressources

En poste depuis 2005 au Centre de Formation de l’URMA Mayenne, Pascaline Gaultier est aujourd’hui responsable du centre de ressources. Son rôle consiste à adapter la formation en apprentissage au cursus déjà effectué par les apprenants. Elle accueille les jeunes se tournant vers l’apprentissage, les adultes en reconversion ou les personnes reconnues travailleur handicapé, afin de personnaliser leur planning en fonction de leur profil spécifique. 

Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
P.G “Au vu du très large pourcentage de jeunes qui s’intègrent dans la vie professionnelle, oui. Une grande majorité de nos apprentis ont un emploi à la fin de leur formation. Dans certaines filières, ils ont même le choix de l’employeur. C’est vrai aussi pour la formation professionnelle continue. Nous avons le cas d’adultes, qui après avoir consacré 8 mois à leur formation, ont le choix de postuler dans différentes entreprises et s’ouvrent des perspectives.”

Quel regard portez-vous sur l’apprentissage ?
P.G “Quand on souhaite devenir boulanger, cuisinier ou mécanicien, il n’y a pas de concurrence avec les grandes études. C’est un choix de métier. Donc, l’alternance et les études classiques sont deux chemins parallèles. De plus, l’apprentissage s’ouvre à différents types de formation. Il y a le CAP et le BP qui sont très connus, mais on va retrouver aussi l’alternance en BTS, et cela peut aller jusqu’à la licence.”

Quel est le cliché sur l’apprentissage qui vous énerve le plus ?
P.G “Le fait de dire que si tu n’es pas bon à l’école, tu vas aller en apprentissage. Quand je suis arrivée au Centre de Formation en 2005, ça agaçait déjà. Et on l’entend toujours un peu. C’est mal connaître l’apprentissage en réalité. Mais en expliquant que les apprentis passent le même diplôme que les jeunes dans l’éducation nationale, les avis changent. Il suffit d’échanger un peu avec les gens pour qu’ils comprennent. Et moi la première d’ailleurs ! Je suis passée par une filière générale avec un bac littéraire et après la fac. Donc, je ne connaissais pas du tout le monde de l’apprentissage. Et je me suis aperçue que les apprentis pouvaient acquérir rapidement des compétences professionnelles et de l’autonomie. Il y a de belles relations qui peuvent se faire entre les jeunes et les maîtres d’apprentissage.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
P.G “L’apprentissage permet une intégration dans la vie professionnelle. Ce n’est pas qu’un diplôme. Il y a des compétences sur le savoir-être et le savoir-faire qui sont développées pendant l’apprentissage. Nos apprenants sont également dans l’entreprise. Donc, c’est la meilleure manière d’être en phase avec le métier que l’on souhaite réaliser.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
P.G “Rapidement, les jeunes peuvent se rendre compte de la réalité d’un métier. Nous leur conseillons généralement de changer d’entreprise entre chaque diplôme pour voir différents modes de fonctionnement. Par exemple, d’un gros concessionnaire à un petit garage pour les mécaniciens.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
P.G “L’idée n’est pas de dénigrer la filière classique. C’est vraiment en fonction de son projet, de son autonomie et d’où il en est aujourd’hui. Il y en a pour qui l’apprentissage va convenir, et d’autres non. Avec l’alternance, on rentre assez rapidement dans le monde des adultes. Donc tous ne sont pas prêts. Il faut avoir conscience de ça au départ. C’est ce qu’on dit aux apprentis lors de leur première semaine au Centre de Formation : vous n’êtes plus des élèves, mais des salariés. De fait, c’est leur statut.”

Et à ses parents ?
P.G “La même chose. L’avantage pour le jeune, c’est qu’il va pouvoir découvrir un métier en étant dans le monde de l’entreprise. Le Centre de Formation va lui apporter aussi des compétences complémentaires. De plus, il y a vraiment un suivi. Et le diplôme préparé pour l’examen est le même que dans l’éducation nationale.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
P.G “Il y a un degré. Il faut acquérir le savoir-être assez rapidement. Et le savoir-faire se développe avec le temps. Très souvent, et c’est valable dans tous les métiers, ce n’est pas parce qu’on a un CAP de peintre, qu’on est peintre au bout de 2 ans. Les compétences professionnelles vont s’apprendre avec l’expérience.”

Rendez-vous sur www.urmapaysdelaloire.fr pour découvrir la formation en alternance.