Après l’obtention de son bac littéraire à 17 ans, Marie Ruillard s’oriente vers un CAP fleuriste en alternance. Cependant, elle n’est pas tout de suite convaincue par son expérience en boutique. C’est pourquoi, Marie prend un an pour étudier l’anglais à la fac. Mais en tant qu’étudiante, elle aide des fleuristes pendant le weekend ou les vacances. Finalement, Marie est embauchée, et 5 ans plus tard, passe un BTM fleuriste tout en enchaînant des contrats courts. Il y a 4 ans, elle ouvre une première boutique avec sa sœur “Maison Marguerite” au Mans, puis une deuxième nommée “Marcotte” l’année dernière.
Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
M.R “Aucun ! Parce que je vis une aventure professionnelle depuis le premier jour, et je continue d’apprendre encore aujourd’hui. Pour moi, créer des choses au quotidien, on n’en fait jamais le tour ! De plus, j’ai mis toutes les chances de mon côté pour réussir. En fait, j’ai toujours cherché à évoluer au maximum quand j’étais salariée. Et au bout de 16 ans, j’ai pu ouvrir ma propre boutique ! Il a fallu simplement attendre que les planètes s’alignent.”
Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
M.R “Je ne crois pas. Mon parcours a été très riche en opportunités… Et en erreurs aussi ! Mais elles ont été constructives. Ça m’a permis de forger mon expérience et de cultiver ma curiosité. J’ai travaillé dans des TPE, autant qu’au sein de palaces avec 500 autres employés ! Je suis passée aussi par des producteurs, des sites internet… J’ai fait le tour de ma profession au maximum afin d’acquérir le plus d’expérience possible, et de peaufiner le projet professionnel qui me tenait à cœur !”
Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
M.R “Qu’on se fait beaucoup d’argent à la Saint Valentin ! Parfois, il peut y avoir une certaine défiance envers l’artisan… Alors qu’il est le meilleur allié de ses clients ! Nous avons un rôle de conseil et notre marge n’est pas excessive. Si je dois augmenter le prix d’une fleur, c’est que le producteur a monté le sien en amont. Et bien évidemment, je ne peux pas donner mes fleurs…”
Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
M.R “Aujourd’hui, 9 fleurs sur 10 vendues en France viennent de l’étranger ! Tout le monde fait attention à la provenance de ce qu’il mange, mais concernant les fleurs, ce n’est pas la même histoire. La plupart poussent en Afrique ou en Amérique du Sud et arrivent en Hollande avant d’être vendues dans nos commerces… Bonjour l’empreinte carbone ! C’est pourquoi dans mes boutiques, je fais tous les efforts possibles afin de proposer une sélection locale. Sur une année, à minima, plus de 50% de mon stock provient de France. Pour que je puisse faire plus, il faut que la production se développe dans notre territoire.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
M.R “Oui, que ce soit sous forme de stages ou en alternance, c’est l’occasion d’accumuler de l’expérience et des connaissances. Avec la pratique en boutique et la théorie à l’école, on applique tout de suite ses acquis sur le terrain et ça donne du sens. C’est vrai pour tous les métiers. Il faut essayer afin d’être sûr de son choix. Par exemple, j’ai eu une apprentie qui a fait son CAP après un bac éco. Elle a finalement basculé vers un BTS MCO pour étudier le marketing. En bref, elle va créer son propre job car ses compétences sont primordiales pour un fleuriste. Et si j’ai les moyens, j’aimerais l’intégrer dans mon équipe. ”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
M.R “L’avantage de l’alternance, c’est de pouvoir travailler sur le terrain. Il n’y a rien de plus concret et ça permet de donner de l’intérêt à ce que l’on apprend. De manière générale, cette formation représente un vivier pour une professionnelle comme moi. Quand j’ai un poste à pourvoir, je donne l’avantage à mes apprentis. Donc, l’apprentissage est un excellent moyen de faire ses preuves !”
Et à ses parents ?
M.R “Je leur montrerais mon CV ! Il est généralement assez convaincant. En réalité, j’aurais pu tout à fait me destiner à un autre métier. Et avec l’alternance, il y a beaucoup d’opportunités si on est capable de se les créer. D’ailleurs, mes amis n’ont pas compris pourquoi j’allais en apprentissage à l’époque. Mais aujourd’hui, les choses ont changé. Donc, il faut savoir écouter sa petite voix.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
M.R “50/50 ! L’un ne marche pas sans l’autre. C’est le cas pour un apprenti ou un chef d’entreprise. Sans le savoir-faire ou le savoir-être, la boutique ne fonctionne pas. D’un côté, cela permet de proposer des produits que tout le monde veut. D’un autre, en partageant sa vision des choses, cela encourage les autres dans leur pratique et tout le monde est gagnant.”
Rendez-vous sur www.urmapaysdelaloire.fr pour découvrir la formation en alternance.