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Interview : Magali Froger, enseignante en fleuristerie

Après une licence d’anglais, Magali Froger s’engage finalement en apprentissage avec un CAP connexe en fleuristerie. Elle enchaîne ensuite avec un BTM, puis un BM, et travaille pendant 5 ans en tant qu’employée en boutique. Rapidement, elle décide de s’orienter vers la formation pour transmettre son savoir-faire. À maintenant 47 ans et depuis 18 années, elle enseigne la fleuristerie à l’URMA Maine-et-Loire.

Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
M.F “Bien sûr. L’apprentissage est une force. Je peux en parler puisque je suis passée d’un cursus classique à l’alternance. J’ai pu me rendre compte que l’apprentissage sur le terrain est bien plus efficace que l’enseignement dans les livres. Vous profitez de toute l’expérience d’un métier et d’une pratique qui se fait quotidiennement avec des situations concrètes. Ça fait toute la différence. Tous les jeunes qu’on a formés, puis qui se sont installés, ont un cheminement plus limpide, plus fluide et plus facile que ceux n’ayant eu que des stages.”

Quel regard portez-vous sur l’apprentissage ?
M.F “Je vois l’apprentissage comme une filière d’enseignement plus dynamique que les autres. Mais également plus précise au niveau de la technicité, parce qu’on exerce directement sa pratique dans des situations réelles. Forcément, un enseignement théorique ne peut pas prévaloir sur l’apprentissage, parce qu’en prime, nos jeunes profitent d’un niveau de formation élevé. Notamment dans le BP, avec la botanique, la gestion… On a des exigences qui sont aussi importantes que dans des hautes études.”

Quel est le cliché sur l’apprentissage qui vous énerve le plus ?
M.F “Les clichés ne m’intéressent pas. Il y en a moins maintenant, et au vu des débouchés de l’apprentissage, ils s’inversent rapidement par rapport aux autres filières… Donc ceux de l’apprentissage n’ont pas lieu d’être.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
M.F “C’est une grosse opportunité. Quand on a la chance d’avoir un maître d’apprentissage qui joue le jeu, il y a un réel échange et de belles expériences se font. Parfois, l’apprentissage peut sauver des jeunes qui se trouvent dans l’impasse. On a fait de belles choses avec l’apprentissage que je ne retrouve pas avec un cursus classique. Il y a une part humaine qui est énorme.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
M.F “Oui et quelle qu’elle soit. Parce que c’est plus concret et qu’on est directement face à la vie qu’on va mener en entreprise. On ne cesse d’apprendre de par ses collègues, le terrain, le Centre de Formation… C’est un apport de toute part qui est bénéfique.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
M.F “Il faut qu’il se connaisse et qu’il sache vers quoi il veut aller. Est-ce qu’il préfère apprendre un métier sur le terrain en ayant des expériences concrètes, ou est-ce qu’il veut encore rester à l’école. Parce que ce n’est pas toujours évident pour un jeune de 15 ans de se lancer en apprentissage. Il faut une certaine maturité, notamment au niveau professionnel.”

Et à ses parents ?
M.F “Je leur dirais qu’il faut faire confiance à leur enfant. Le jeune sait toujours où il veut aller et ce pour quoi il est fait, même si on en doute. S’il a une passion, il faut le laisser y aller. Dans tous les cas, ce sera positif.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
M.F “Les deux ! Dans certaines situations, on doit mettre le savoir-être devant le savoir-faire. Et parfois c’est l’inverse ! Ce sont deux choses complémentaires.”

Rendez-vous sur www.urmapaysdelaloire.fr pour découvrir la formation en alternance.