Après l’obtention de son brevet des collèges, Louna Pesnel s’oriente vers un CAP fleuriste à seulement 14 ans et demi. Actuellement en deuxième année au Centre de Formation de l’URMA Sarthe, elle travaille dans la boutique “Avenue des Fleurs” située dans le centre-ville du Mans.
Pensez-vous avoir fait le bon choix pour votre avenir professionnel ?
L.P “Oui, parce que l’alternance me place dans le monde du travail et m’apporte une certaine maturité. J’ai toujours voulu devenir fleuriste et l’apprentissage me permet de me projeter plus facilement dans l’avenir. Cependant, c’est compliqué de n’avoir que 5 semaines de vacances. C’est un rythme plus soutenu, mais ça vaut le coup.”
Avez-vous été soutenue dans votre choix par votre famille et vos amis ?
L.P “Oui, parce que je veux devenir fleuriste depuis que j’ai 9 ans. Quand j’étais petite, j’ai toujours aimé faire du scrapbooking et des choses créatives. J’ai réalisé un premier stage pendant 3 jours à seulement 9 ans et demi. C’est moi qui voulais le faire pour me rendre compte, même si c’est très tôt.”
Quels sont les clichés sur l’apprentissage qui vous énervent le plus ?
L.P “On dit souvent que les élèves allant en apprentissage sont nuls. Mais moi, je ne suis pas d’accord. Pour faire certains métiers, on n’a pas d’autres choix que de passer par l’alternance. Donc, qu’on soit nul ou non, ça revient au même ! J’entends aussi que dans mon métier, il suffit d’emballer 3 marguerites avec un petit ruban et c’est terminé. Encore une fois, je ne suis pas d’accord parce qu’il y a plein de critères qui rentrent en compte. Il faut savoir être à l’écoute du client, enchaîner les heures et entendre les remarques de notre employeur. Ce dernier oublie parfois mon âge. J’étais encore au collège il y a 2 ans, et je n’ai pas 20 ans d’expérience.”
Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
L.P “L’apprentissage, c’est fatiguant. Parce que je suis jeune, on me dit parfois que je n’ai pas de raisons d’être fatiguée. Mais il suffit de faire une seule journée dans la boutique, et après on en reparle ! Par exemple, le mercredi c’est le jour où on réceptionne la marchandise. On ne s’arrête pas : il faut gérer la réception, refaire le stock du magasin, garnir les étalages au niveau confection, recevoir les clients en même temps… Le temps passe très vite !”
Dans quel état d’esprit faut-il être quand on cherche une entreprise ?
L.P “Il faut rester décontracté tout en étant un peu stressé. Si on se montre trop serein, ça ne le fait pas trop généralement. Il faut prouver qu’on veut apprendre, que l’entreprise nous intéresse pour des raisons précises. D’ailleurs, c’est dur de trouver un maître d’apprentissage. Pour le CAP, ça va. Mais pour le BP, c’est plus compliqué parce qu’il y a plein de choses à savoir faire. Dans mon cas, ce n’était pas facile de convaincre à 14 ans et demi. Pour y arriver, il faut bien sélectionner les boutiques.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
L.P “Tout dépend de ce qu’il veut faire. Mais je trouve que c’est mieux l’apprentissage, parce qu’on est déjà dans le monde du travail. C’est plus simple pour la suite, car on acquiert des compétences comme le commerce par exemple. On est baigné dedans.”
Et à ses parents ?
L.P “Je leur dirais d’être derrière leur enfant. Parce que c’est compliqué mentalement. Il faut le soutenir quoi qu’il arrive et ne pas le laisser tout seul.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
L.P “C’est le savoir-être. Parce que même avec la technique, si je suis désagréable avec les clients ça ne sert à rien. Il faut un juste milieu afin d’avoir un certain sens du commerce, accueillir… D’ailleurs, c’est écrit dans ma boutique : il faut des mois pour gagner un client et quelques secondes pour le perdre.”
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