Après sa 3ème, Isabelle Nobis s’engage en apprentissage Arts de la table avec un CAP et un BP. Ayant rencontré son mari pendant cette période, Isabelle et ce dernier font les mêmes maisons en tant que salariés. En 2010, le couple s’installe à Mayenne et crée le restaurant “L’éveil des Sens”. À maintenant 41 ans, elle y forme des apprentis en salle.
Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
I.N “Non pas du tout, parce que je fais un métier de passion. Il permet de voyager dans toute la France. Avec mon mari, nous avons vu plusieurs régions avec des méthodes différentes d’une maison à l’autre. Notamment en Bourgogne, où nous avons travaillé dans divers restaurants étoilés. Notre expérience acquise nous a donné envie de travailler pour nous.”
Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
I.N “Avec le recul, nous ferions sûrement les choses différemment. Mais sans aucun regret avec le parcours que nous avons pu avoir. Les maisons par lesquelles nous sommes passés nous ont permis d’apprendre des choses différentes à chaque fois.”
Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
I.N “Le métier de restaurateur n’est pas assez valorisé. Le mot restaurant et même service veulent tout et rien dire à l’heure actuelle. Dans notre maison, nous sommes attentionnés et à l’écoute de nos clients afin de leur faire passer un bon moment, à la différence d’autres types de restaurant.”
Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
I.N “C’est un métier valorisant. Il y a plein de choses à apprendre partout. La France est très enrichissante par rapport aux produits que l’on peut trouver, aux terroirs, aux producteurs. On ne se rend pas forcément compte du travail qu’il faut faire pour rassembler tous les ingrédients dans une assiette. Et ce à tous les niveaux, que ce soit le maraîcher, les producteurs de beurre, de fromage, les boulangers…”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
I.N “Je pense que oui, parce que je suis passée par ce cursus. Un jeune en apprentissage va mûrir plus vite. Nous le voyons au quotidien avec nos apprentis. Ils sont tout de suite dans la vie active et acquièrent l’expérience nécessaire.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
I.N “Je lui conseillerais de faire un stage en entreprise pour voir la réalité de la profession. Parce que c’est un métier de passion. Des jeunes sont prêts à entrer dans la vie active et d’autres moins. Tout dépend de leur âge et de leurs envies.”
Et à ses parents ?
I.N “Je leur dirais que je suis passée par là. De plus, c’est un métier qui a de l’avenir. Donc, ils peuvent être rassurés.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
I.N “C’est le savoir-faire, mais les deux sont complémentaires.”
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