Pendant sa seconde au lycée, François Doussin décide de réaliser son rêve de devenir cuisinier. Pour ce faire, on lui conseille de se former d’abord à la charcuterie. Et cette spécialité lui plaisant beaucoup, il s’y tient. François passe d’abord un CAP, un BEP, puis une mention complémentaire traiteur. Il participe au concours du meilleur apprenti de France avant d’aller à Paris pour obtenir son BP charcutier-traiteur. À la fin de sa formation, il part en Angleterre pendant 2 ans pour y travailler en tant que responsable d’un service traiteur. Par la suite, il revient en Vendée en tant que salarié pendant 3 ans. Enfin, il s’installe à son compte en reprenant une boutique en perte de vitesse. Depuis 12 ans et à maintenant 37 ans, il est le patron de Saveurs Mouilleronnaises à Mouilleron-le-Captif et y forme des apprentis.
Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
F.D “Aucun, parce que le métier est passionnant ! On ne fait jamais les mêmes choses et ça évolue tous les jours. Il y a aussi la vente qui nous permet de partager ce que l’on produit. C’est très intéressant.”
Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
F.D “Non parce que ça voudrait dire qu’on aurait des regrets ! J’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé à seulement 25 ans. Mon parcours est fulgurant, et heureusement, ma femme a bien voulu me suivre dans ce projet. C’est une aventure très prenante. Maintenant que nous avons une équipe avec nous, on peut enfin souffler un petit peu.”
Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
F.D “C’est le côté un peu bourrin. Certains peuvent avoir l’impression qu’on n’a pas grand chose dans la tête. C’est souvent le cliché qu’on entend et il est assez dégradant. Le métier de charcutier-traiteur n’est déjà pas facile à valoriser… Alors que si on n’a pas un minimum de jugeote et qu’on ne sait pas compter, on ne peut pas y arriver. On est toujours en train de peser… Ce n’est pas inné.”
Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
F.D “Nous faisons tout pour que ce soit bon ! Nous proposons du fait maison. C’est la qualité avant tout. On ne se lève pas à 5 heures du matin pour ouvrir des barquettes ! Aujourd’hui, il y a des outils pour aller plus vite, ou des préparations que des collègues nous font. C’est bien pratique parfois, mais sinon nous faisons tout nous-même. 85% de notre production est faite maison.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
F.D “Oui c’est certain. Aujourd’hui, nous recrutons des apprentis parce que ce sont nos futurs repreneurs. On veut passer la main plus tard ! Donc, il faut des jeunes aussi passionnés que nous. Tout ce qu’on souhaite pour eux, c’est qu’ils s’installent un jour. Pas trop près de chez nous bien sûr ! D’ailleurs, nous avons un jeune qui nous a créé une nouvelle saucisse qui cartonne cette année. Il a partagé sa recette avec nous, alors qu’il aurait pu la garder pour lui. En bref, il l’a testée dans notre boutique.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
F.D “Il faut choisir ce qu’on a envie de faire. Quand j’étais en seconde, j’avais cette image de l’apprenti qui n’aimait pas l’école et qui avait des perspectives d’avenir réduites. Et puis j’y suis allé, j’ai rencontré mes meilleurs amis et ils sont loin d’être bêtes ! L’apprentissage, ça offre une super ouverture au niveau du monde du travail. De plus, on acquiert une certaine maturité plus rapidement.”
Et à ses parents ?
F.D “Je dirais aux parents qu’il faut laisser faire les enfants. Surtout, si ces derniers veulent faire des heures. Ils doivent leur faire confiance. Les jeunes seront toujours récompensés pour leur travail et leur investissement personnel. Aujourd’hui, on a plus de soucis avec les parents qui comptent les heures, alors que c’est un métier très prenant. Il faut rester attentif aux abus, mais les jeunes sont toujours récompensés à un moment ou à un autre.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
F.D “Il faut les deux ! On ne peut pas faire sans réfléchir.”
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