À la fin de sa 3ème, Éric Frémondière s’engage en apprentissage dans la boucherie. Il effectue un CAP, puis un BM à l’URMA Maine-et-Loire et arrive sur le marché du travail. Éric occupe des postes de responsable de rayon en grande surface, et se voit proposer la gérance d’une boucherie traditionnelle. Quelques années plus tard, il finit par démissionner pour s’installer à son compte. Après 14 ans à la tête de son entreprise, Éric revient vers un poste d’ouvrier. Il commence alors à former des apprentis en tant que vacataire. À maintenant 49 ans et depuis 2 ans, Éric est enseignant en boucherie à temps plein.
Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
E.F “Oui, parce que la boucherie est en recherche de main d’œuvre. Très régulièrement, des patrons nous contactent pour trouver des salariés afin de renforcer une équipe ou remplacer quelqu’un qui part à la retraite. Il y a une grosse demande ! De fait, c’est un métier qui offre des perspectives d’avenir. Donc les apprentis font bien de choisir cette voie. De nombreuses évolutions sont possibles, mon parcours en est la preuve.”
Quel regard portez-vous sur l’apprentissage ?
E.F “L’avantage avec l’alternance, c’est d’apprendre un métier chez un professionnel tout en restant dans le cursus de l’école. Ça permet de remettre des gens à niveau, et de leur offrir l’opportunité de faire plus qu’un simple travail manuel. Le Centre de Formation peut faire du cas par cas et adapter l’enseignement en fonction de chaque personne. Travailler les matières générales comme les mathématiques aide à redonner confiance aux jeunes, et à leur donner envie de progresser par eux-même.”
Quel est le cliché sur l’apprentissage qui vous énerve le plus ?
E.F “L’apprentissage n’est pas une voie de garage comme on peut l’entendre de temps en temps. La preuve : on peut très bien évoluer. J’ai un élève qui a fait un BTS après son BP. Il va devenir commercial à Rungis, et même travailler à l’international. Donc, il ne faut pas dire qu’on reste simple ouvrier avec un parcours en apprentissage, parce que ce n’est pas vrai. On peut monter sa boutique, ou devenir enseignant. Les opportunités sont nombreuses.”
Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
E.F “Il y a vraiment de l’embauche au bout de l’apprentissage. Et c’est valable dans toutes les spécialités, pas uniquement la boucherie. Celui qui veut vraiment est assuré de trouver du travail pendant toute sa carrière, et il pourra changer au gré de son projet. Ce qui n’est pas donné à tout le monde à l’heure actuelle. Parmi mes élèves, 100% trouvent un emploi à la fin de la formation. Il reste même des postes qui ne sont pas pourvus.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
E.F “Ça montre réellement ce qu’est le métier qu’on va exercer plus tard. On a déjà un pied dans l’entreprise. Donc oui, ça donne du sens parce qu’on est dans le concret.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
E.F “Il doit faire des stages pour savoir. Concernant la boucherie, on n’est pas forcément passionné dès le départ. Ça peut séduire, mais c’est en étant sur le terrain qu’on peut se rendre compte de toutes les facettes du métier. Le geste technique autant que la relation client. En bref, il faut essayer quitte à faire une prépa-apprentissage si besoin. L’alternance permet de se rendre compte très vite si on s’est trompé ou pas.”
Et à ses parents ?
E.F “Je les rassurerais en leur disant qu’avec l’apprentissage, on peut très bien devenir chef d’entreprise et faire bien d’autres choses. Ça permet de réussir sa vie, qu’on soit ouvrier ou chef de rayon. Il y a plein d’opportunités à saisir. L’essentiel, c’est d’avoir l’envie.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
E.F “Ce n’est pas possible de dissocier les deux.”
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