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Interview : Clémence Séjourné, apprentie pâtissière

À la fin de sa 3ème, Clémence Séjourné commence son cursus en apprentissage par un CAP pâtisserie et un CAP boulangerie. Ensuite, elle continue avec une mention complémentaire en pâtisserie. Aujourd’hui, Clémence termine son BTM et travaille à la Régalade, une boulangerie-pâtisserie artisanale située à Angers. À seulement 21 ans, elle décroche tout juste son premier CDI chez ce même employeur, et se laisse le temps de réfléchir avant de s’engager dans un BM. 

Pensez-vous avoir fait le bon choix pour votre avenir professionnel ?
C.S “Oui parce que c’est un métier que je souhaite faire depuis mon enfance. Et la pâtisserie est surtout une passion. Du coup, je pense avoir fait le bon choix. Après 6 ans d’étude, je suis embauchée sans avoir besoin de chercher. J’ai même eu plusieurs propositions, donc c’est génial. En apprentissage, on a forcément des débouchés derrière parce que l’expérience vient par la pratique.”

Avez-vous été soutenue dans votre choix par votre famille et vos amis ?
C.S “Par ma famille oui. J’avais un bon niveau scolaire et mes professeurs ne voulaient pas que je m’engage en apprentissage. C’est encore perçu aujourd’hui comme une voie de garage. Il ne voulaient pas que je prenne tout de suite cette voie, et je me suis battue pour obtenir ce que je voulais. Heureusement que ma famille était là pour me soutenir, sinon les choses se seraient peut-être passées différemment. Mes parents m’ont tout de même prévenu que ce serait sûrement plus difficile parce que j’entrais dans la vie active. Mon patron m’a averti aussi, par exemple avec le travail le dimanche. Mais j’étais prête dans ma tête.”

Quels sont les clichés sur l’apprentissage qui vous énervent le plus ?
C.S “Les professeurs au collège ne poussent dans cette voie que les jeunes ayant des difficultés scolaires. Les bons élèves doivent forcément aller dans la filière générale… Alors que ce n’est pas à eux de choisir ! C’est l’élève qui décide de son chemin professionnel. Personnellement, je suis contente parce que j’ai fait 6 ans d’étude et que je suis Bac + 3 en nombre d’années.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
C.S “L’apprentissage, c’est quelque chose d’extraordinaire parce que ça fait grandir. On se débrouille tout seul dès 15 ans. Et ça fait apprendre directement le métier. Quand on sort d’apprentissage, on peut être fier de ce que l’on a accompli. En bref, c’est valorisant.”

Dans quel état d’esprit faut-il être quand on cherche une entreprise ?
C.S “Il faut être motivé et ouvert d’esprit, ne pas s’arrêter qu’à une seule technique. Par exemple, il y a plusieurs façons de faire une mousse au chocolat. Si on a appris d’une certaine manière et que l’entreprise fait autrement, il ne faut pas être buté. Et puis, il faut être aussi prêt à faire des concessions avec des heures supplémentaires pour apprendre plus de choses. De toute manière, ces dernières sont récupérées. Quand j’ai commencé, je ne connaissais personne dans ce milieu et j’ai eu un peu de mal à être recrutée. On ne nous apprend pas à nous vendre. Puis avec l’expérience, on comprend qu’on nous juge sur notre professionnalisme. Cependant, les apprentis sont recherchés parce que ça fait une main d’œuvre à pas cher. Il n’y a pas de pénurie et les places sont réservées pour les plus motivés.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
C.S “Il faut qu’il réfléchisse correctement. Mais s’il souhaite faire un métier qui s’apprend sur le tas, alors je lui conseille l’apprentissage. Pour ma part, je m’étais inscrite dans un lycée professionnel au cas où je ne trouvais pas de patron. Mais il n’y a que des stages à réaliser, et ça ne permet pas d’acquérir la technique ainsi que la vitesse d’exécution. Une fois sur le marché de l’emploi, un apprenti fait vraiment la différence par rapport aux autres.”

Et à ses parents ?
C.S “Il faut qu’ils soutiennent leur enfant. La famille, c’est ce qu’il y a de plus important. L’apprentissage fait grandir, mais ça crée une distance avec les amis. Personnellement, j’en ai perdus. Certains sont restés et heureusement. Mais on se retrouve presque seul et le soutien de la famille est important. En plus, par rapport à l’examen que je passe en ce moment, ils me donnent des idées, ils m’encouragent. Ils sont fiers de mes progrès et se rendent compte de ce que je suis devenue.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
C.S “C’est le savoir-être. Dans une équipe, il faut savoir vivre ensemble. Grâce à cela et une équipe soudée, on peut faire quelque chose d’énorme. On peut transmettre le savoir-faire. J’adore transmettre ce qu’on m’a appris. C’est super important, parce que comme ça, le métier peut perdurer.”

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