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Interview : Clémence Alliot, apprentie peintre en bâtiment

À la fin de sa 3ème, Clémence Alliot se lance dans l’apprentissage avec un CAP peinture applicateur de revêtements. Aujourd’hui, elle est en 2ème année de son BP dans le Centre de Formation de Laval. À seulement 18 ans, Clémence travaille dans l’entreprise Cotteverte à Craon.

Pensez-vous avoir fait le bon choix pour votre avenir professionnel ?
C.A “Avec le fait d’être jeune et de s’engager dans l’apprentissage, on se pose toujours des questions. Dès la fin de la 3ème, on se lance dans une formation précise. Ce n’est pas comme avec un bac général, où les choix peuvent se décider en grandissant. Nous sommes plongés dans un domaine dès le début. Donc, j’ai eu des doutes et je me suis posée la question de savoir si j’avais fait le bon choix. Aujourd’hui, j’en suis contente. Mais l’orientation n’est pas facile. J’avais fait des stages avec des peintres pour me décider.”

Avez-vous été soutenue dans votre choix par votre famille et vos amis ?
C.A “Ma famille voulait que je fasse ce qui me plaisait. Donc, j’ai été très soutenue. Mais mes profs ont été plus réticents. J’avais un très bon niveau scolaire, donc on m’a clairement dit que je faisais n’importe quoi et que j’allais gâcher mon potentiel. Les enseignants n’étaient pas de mon côté, alors que c’était ça que je voulais faire. L’apprentissage est assez dénigré.”

Quels sont les clichés sur l’apprentissage qui vous énervent le plus ?
C.A “À partir du moment où on est bête, on va en apprentissage ! Je trouve ce cliché idiot parce que le but de l’apprentissage, c’est d’apprendre un métier. Pour devenir peintre, on ne va pas faire un bac général, c’est inutile. Le diplôme se passe en apprentissage. Et ce n’est pas parce qu’on est stupide qu’on s’engage. C’est un choix.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
C.A “Pour moi, ça forme à un métier. Ce n’est pas juste un diplôme, parce que ça nous forme à la vie pour plus tard. On apprend plein de choses par rapport au bulletin de salaire, les papiers. On peut penser que c’est anodin, mais ça nous fait grandir et ça nous apprend à être autonome.”

Dans quel état d’esprit faut-il être quand on cherche une entreprise ?
C.A “En fin de 3ème, j’avais un stage obligatoire à faire. J’ai postulé dans mon entreprise actuelle et ils m’ont prise tout de suite. Donc ça a été facile pour moi de démarrer mon apprentissage. Ils savaient déjà comment j’étais. Cependant, je sais que certains ont eu plus de mal. Des entreprises refusent de prendre des filles dans mon métier. Et pour d’autres domaines, ça peut être compliqué aussi. Mais on recherche du monde dans le bâtiment.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
C.A “Tout dépend de la filière. Pour un bac général, c’est différent. Mais s’il hésite entre un apprentissage et un bac pro, je lui conseillerais l’alternance. Avec un bac pro, il apprend le même métier, mais il aura simplement des notions théoriques et pas assez de pratique.”

Et à ses parents ?
C.A “Je leur dirais qu’on est quand même encadré et qu’il n’y a pas de raisons que ça se passe mal. Au contraire, ça nous fait grandir. Celui qui veut peut discuter avec un prof référent. Il y a une liste d’entreprises pour postuler. Donc, les apprentis ne vont pas n’importe où. En bref, il n’y a pas de risque et il faut se lancer.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
C.A “Les deux sont importants pour moi. C’est un ensemble. Pour être un bon ouvrier, il faut savoir travailler et rendre son chantier nickel. Mais en plus, il y a parfois les clients avec nous, donc il faut savoir les rassurer s’ils ont des doutes sur les choix de couleur. La création d’une relation de confiance est nécessaire.”

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