Dès l’âge de 16 ans, Charles Provost s’oriente d’abord vers un CAP charcutier en alternance. C’est après son stage de découverte en 3ème que son patron actuel lui propose de l’engager en tant qu’apprenti. Ensuite, il continue son cursus avec un CAP boucher pour compléter ses compétences. À maintenant 19 ans, Charles travaille dans la boucherie Joubert à Saint-Calais, et est en 2ème année au Centre de Formation du Mans.
Pensez-vous avoir fait le bon choix pour votre avenir professionnel ?
C.P “Oui, parce que je suis dans un métier qui m’épanouit. C’est une passion qui est arrivée alors que j’étais encore petit, vers mes 10 ans. Je ne connaissais personne dans la profession. Mais en tant que chasseur, c’était une suite logique. De plus, l’école n’était pas trop mon truc. Donc avec l’apprentissage, j’ai tout de suite pu travailler avec un patron. Pour moi, c’était une évidence d’intégrer le monde de l’entreprise afin d’apprendre un métier. J’avais besoin de quitter les bancs de l’école.”
Avez-vous été soutenu dans votre choix par votre famille et vos amis ?
C.P “Par ma famille, oui. Mais mes professeurs au collège n’ont pas du tout été compréhensifs. Ils m’ont dit que j’allais être pris pour un abruti en apprentissage. Pourtant les diplômes sont tous les mêmes, quelle que soit la formation. Leurs préjugés étaient très forts et ils n’ont pas été à l’écoute.”
Quels sont les clichés sur l’apprentissage qui vous énervent le plus ?
C.P “C’est le fait d’être pris pour des abrutis. Pourtant, les apprentis savent ce que c’est de se lever le matin pour travailler. C’est vrai que nous n’avons que très peu de cours. Mais, on ne peut pas être présent dans l’entreprise et suivre les cours en même temps. C’est simplement une autre façon d’apprendre.”
Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
C.P “Que l’apprentissage, c’est bien. On apprend à travailler plus vite. Pour ceux qui n’aiment pas l’école, je les invite à aller en apprentissage, parce qu’on est tout de suite dans le monde du travail. Ça permet de donner du sens à une vie.”
Dans quel état d’esprit faut-il être quand on cherche une entreprise ?
C.P “Il faut être capable de s’exprimer correctement devant un patron, ne pas être timide. Il y a des secteurs où c’est plus difficile d’être engagé. Moi j’ai trouvé facilement un maître d’apprentissage, parce que mon patron m’a promis de m’embaucher à la fin de mon stage de découverte en 3ème.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
C.P “Il doit choisir le métier qu’il aime, et ne pas se plier à la volonté des autres. La meilleure chose à faire pour se décider, c’est de réaliser des stages. Ça permet de demander au patron ce qu’il a fait comme étude. Donc, il faut s’informer et pas uniquement auprès des profs. Poser des questions est important afin de s’en sortir.”
Et à ses parents ?
C.P “Les parents doivent le laisser faire ce dont il a envie pour s’épanouir. Il faut également le soutenir parce qu’un apprenti en a besoin. À certaines périodes, on nous demande beaucoup physiquement et mentalement.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
C.P “Les deux parce qu’il faut savoir être le gardien d’une certaine tradition culinaire. C’est un savoir-faire manuel et artisanal qui doit être préservé à tout prix.”
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