Après sa 3ème, Chantal Goichon passe d’abord un BEP comptabilité parce qu’elle est encore trop jeune pour entrer en apprentissage. Ensuite, elle continue avec un CAP coiffure, puis un BP et un BM. Pendant 20 ans, Chantal est employée en tant que salariée dans différents salons avant de s’installer à son compte. Depuis maintenant 17 ans, elle travaille dans son entreprise Formes & Couleurs à La Roche-sur-Yon et forme des apprentis.
Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
C.G “Aucun ! Travailler pour les autres pendant 20 ans m’a beaucoup plu. Je ne pensais pas m’installer un jour, et l’opportunité a fait que ça a été possible en rachetant un petit salon de quartier. Et maintenant, je n’ai aucun regret d’être à mon compte, d’avoir des salariés et de former des apprentis. De plus, j’ai déménagé de l’autre côté de la rue pour agrandir mon salon et devenir propriétaire de mes murs.”
Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
C.G “Je ne sais pas. C’est difficile de répondre… Est-ce que j’aurais fait les choses autrement ? Est-ce que j’aurais été coiffeuse ? Je n’en suis pas sûre. J’aurais peut-être choisi une autre voie, mais je ne sais pas laquelle… Donc, peut-être que j’étais faite pour la coiffure. J’ai failli arrêter, mais le fait de devenir mon propre patron m’a redonné le goût du métier. J’ai pu pratiquer à ma façon… Mettre en valeur le relationnel et créer une ambiance qui me plaît.”
Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
C.G “La coiffeuse blonde ! J’en joue un peu aussi, donc il faut que je fasse attention… Mais on a toujours l’image de l’artisanat où on n’a pas fait d’études. Alors que j’ai tout de même un Brevet de Maîtrise et toutes mes collaboratrices ont leur bac. Aujourd’hui, on revalorise les diplômes dans l’artisanat. Mais avant, on allait en coiffure parce qu’on ne pouvait pas faire autre chose. À l’heure actuelle, c’est un choix et il y a beaucoup de reconversions.”
Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
C.G “On est essentiel ! Ça s’est beaucoup vu pendant la crise sanitaire. On a beaucoup parlé de nous et ça nous a fait plaisir. Cette période a été un révélateur. D’ailleurs, la coiffure devrait être remboursée par la sécu ! Parce qu’il y a le fait d’être beau et de prendre soin de soi, mais il y a aussi l’importance de passer un bon moment chez son coiffeur. On a ce côté psychologue, d’être à l’écoute… En bref, on a un beau métier.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
C.G “Oui, parce qu’il faut être sur le lieu de travail pour apprendre. Malheureusement, il y a de moins en moins de maîtres d’apprentissage pour former en CAP… Donc, beaucoup de jeunes gens passent par les écoles de coiffure et la formation n’est pas la même. Ils ont uniquement des stages et il n’y a pas photo.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
C.G “Je leur conseillerais l’apprentissage à 100%. L’alternance permet d’être sur le lieu de travail et au plus proche des gens.”
Et à ses parents ?
C.G “De laisser faire leur enfant ce qu’il a envie. Parce qu’on a encore trop de parents qui sont contre l’apprentissage. C’est moins vrai maintenant, mais on en voit encore. Dans les écoles d’ingénieurs et de commerce, on revient vers l’alternance. Donc les parents ont une meilleure image aujourd’hui de ce type d’enseignement.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
C.G “Les deux. On peut savoir faire et ne pas savoir le vendre ! On peut être la meilleure coiffeuse du monde, mais si on ne sait pas vendre son travail et être à l’écoute de ses clients… Ça ne marche pas.”
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