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Interview : Béatrice Simonnet, développeur de l’apprentissage

Après un DUT techniques de commercialisation, Béatrice Simonnet est d’abord recrutée  par Auchan en tant que manager de rayon alimentaire. Ensuite, elle se dirige vers le milieu de la formation. Forte de 5 années d’expérience en grande distribution, Béatrice travaille chez Ecofac afin de former des hôtesses de caisse et des employés commerciaux aux métiers du commerce. 15 ans plus tard, elle est engagée par la Chambre de Commerce et d’Industrie pour former des restaurateurs à la gestion et au commerce. À 46 ans, Béatrice a envie de découvrir une autre facette de la formation en devenant conseillère. Depuis septembre 2020, elle accompagne autant les jeunes, les adultes que les entreprises dans l’apprentissage au Centre de Formation du Mans. 

Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
B.S “Je suis une convaincue de l’apprentissage. Il est évident que c’est la meilleure façon d’apprendre un métier. À l’URMA, les élèves suivent parfois des parcours étonnants. Certains commencent par 2 ans de CAP, et puis changent pour faire un autre métier. D’autres avancent dans leur cursus en le complétant par un BP, une mention ou un BTM. Ils peuvent passer jusqu’à 5 ans au Centre de Formation, tout en s’intégrant parfaitement au monde de l’entreprise. Ces jeunes sont ensuite recrutés dans de très bonnes conditions, parce que ce sont des professionnels accomplis à la fin de leur formation.”

Quel regard portez-vous sur l’apprentissage ?
B.S “L’apprentissage n’est pas une voie de garage. Aujourd’hui, même les grandes écoles proposent des formations en alternance. De plus, il est tout à fait possible de faire de grandes études dans notre Centre de Formation. Cela prouve que ce type de cursus permet de profiter de la meilleure insertion possible dans le monde du travail. D’un autre côté, il y a beaucoup d’étudiants qui arrêtent leurs études supérieures pour se tourner vers l’apprentissage. Certains ne voient pas la finalité de leur master et reviennent vers un CAP, parce que c’est beaucoup plus concret.”

Quel est le cliché sur l’apprentissage qui vous énerve le plus ?
B.S “Que l’apprentissage, c’est pour les nuls ! Ça m’énerve de l’entendre. C’est vrai que certains de nos élèves peuvent avoir eu des difficultés scolaires au collège. Ces jeunes en ont ras le bol de l’école et veulent tout arrêter. Mais en arrivant en CAP, ils ont réfléchi à un métier et se révèlent ! On essaie de leur redonner confiance et généralement ça marche. Ils ont de nouveaux des bonnes notes, reprennent le goût des études et vont parfois très loin dans leur niveau de qualification.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
B.S “L’apprentissage fait grandir ! Les jeunes à l’URMA se sentent bien dans leurs baskets, parce que l’alternance révèle leur potentiel. Quand ils viennent du collège, ils sont parfois encore un peu turbulents. Mais très rapidement, ils s’épanouissent et deviennent responsables.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
B.S “Évidemment, parce que les jeunes ont les deux pieds dans l’entreprise. Encore une fois, c’est la meilleure façon d’apprendre un métier selon moi. Le maître d’apprentissage apporte à peu près 80% du savoir-faire, et le CFP complète les connaissances. Donc cela crée un ensemble harmonieux.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
B.S “Tout dépend de ce que ce jeune a envie de faire. Mais s’il se sent prêt à se lancer dans le monde du travail, il doit y aller. S’il manque un peu de maturité, il peut se donner encore un peu de temps pour réfléchir en suivant la filière générale.”

Et à ses parents ?
B.S “Ils peuvent conseiller à leur enfant de faire un stage pour se faire une idée. En allant tous les matins au travail et en regardant comment ça fonctionne, ce dernier va très vite se rendre compte s’il est prêt ou non.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
B.S “Le savoir-être en premier, et après le savoir-faire. L’un ne va pas sans l’autre, mais les employeurs préfèrent avoir quelqu’un de motivé pour mieux lui apprendre le savoir-faire.”

Rendez-vous sur www.urmapaysdelaloire.fr pour découvrir la formation en alternance.