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Interview : Anthony Gaboriau, boulanger-pâtissier et maître d’apprentissage

Après le collège, Anthony Gaboriau s’oriente vers une filière générale. Mais pendant sa première au lycée, il décide de chercher une formation en apprentissage. Anthony commence alors par un CAP en pâtisserie pendant 2 ans, suivi par 2 années supplémentaires avec un CAP en boulangerie. Il change d’établissement à chaque fois et effectue un BTM en pâtisserie. Ensuite, il est recruté en tant qu’ouvrier pendant 3 ans avant de fonder son entreprise. Depuis 2006, et à maintenant 41 ans, Anthony exerce en tant que boulanger-pâtissier à Angers, tout en formant des apprentis.

Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
A.G “Non pas du tout. Tout s’est passé au mieux pour moi. Quand je travaillais chez mon ancien patron, j’estimais que je n’avançais plus et que j’avais fait le tour. Donc ma femme m’a poussé à chercher autre chose. De son côté, elle était dans le domaine de la pharmacie et était prête à me suivre pour une installation.”

Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
A.G “Dans les grandes lignes, non. Mais j’aurais peut-être plus réfléchi sur le choix de l’entreprise à reprendre. Non pas qu’on n’est pas bien, mais j’ai plus pensé au potentiel de croissance. Il était très bon, cependant je manque d’un peu de place pour encore évoluer.”

Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
A.G “Certains disent qu’on ne mélange que de l’eau et de la farine. Donc faire du pain, c’est 3 fois rien… Ça me gave un peu. Sinon, on peut encore entendre que c’est rapide et que les boulangers gagnent de l’argent à ne rien faire. Les gens ne voient pas tout le boulot en amont et comment ça marche. On ne fait pas qu’une sorte de pain aujourd’hui. De plus, on s’est beaucoup diversifié avec la pâtisserie, la viennoiserie et le snacking… En bref, on touche à tout.”

Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
A.G “Il ne faut pas se lancer dans ce métier en se disant qu’on va passer un petit moment tranquille. Ça a été un peu médiatisé à la télévision, et ça a créé des vocations dans la pâtisserie… Mais ce sont des paillettes ! Et quand les apprentis arrivent sur le terrain, ils pensent parfois que ça va se faire tout seul. Il faut quand même bosser pour y arriver. J’aimerais que les jeunes comprennent ça.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
A.G “Oui ça me paraît bien, parce que j’ai suivi ce cursus. Au boulot et à l’école : un mixe des deux pour connaître la théorie au Centre de Formation et la pratique sur le terrain. Les apprentis sont dans le rationnel et le concret.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
A.G “L’apprentissage est plus concret. En plus, ils touchent un salaire qui peut être une source de motivation. Ça permet de prendre son indépendance un peu plus vite, et de vraiment bosser avec le rythme de l’entreprise.”

Et à ses parents ?
A.G “Je leur dirais que c’est une belle voie. L’apprentissage ne se dénigre pas. Si l’enfant en a envie, il faut qu’il le fasse. Ils ne doivent pas écouter les profs, parce que je sais que c’est encore mal vu dans les collèges. Si on a l’idée en tête, il faut vraiment le faire.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
A.G “Les deux sont importants. Pour tout vous dire, je n’arrive pas à dissocier les deux.”

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