Pour Anthony Bugel, l’ébénisterie est une histoire familiale qui perdure. Après l’obtention de son brevet des collèges, il s’engage dans l’apprentissage dès l’âge de 15 ans. D’abord avec un CAP, puis un BTM, il commence sa carrière en alternance dans une entreprise appelée Au Bois Roux, qui fusionne après quelques années avec la société Guitteny. Il occupe son poste depuis 2008 et transmet aujourd’hui son savoir-faire en tant que maître d’apprentissage.
Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
A.B “Non, parce que j’ai bien évolué grâce à l’apprentissage. Cette formation m’a permis de découvrir un métier, et maintenant, je suis un professionnel aguerri. Je réalise du mobilier haut de gamme et j’en suis fier. Tout cela dans les règles de l’art.”
Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
A.B “Je dirais non et oui. D’abord non, parce que je ne regrette pas d’avoir fait de l’apprentissage. Cela m’a énormément apporté. De plus, les formations se sont beaucoup améliorées au fil des années. Aujourd’hui, le CAP ébéniste a été remplacé par le CTM, le Certificat Technique des Métiers. Cette formation a été créée par les artisans et pour l’artisanat. Le diplôme est reconnu par l’État, mais n’est pas un diplôme d’État. Donc cela offre plus de liberté au niveau des apprentissages et les jeunes sont mieux préparés à la réalité du monde de l’entreprise. Sinon, je ferais peut-être les choses autrement aujourd’hui, parce que ce n’est pas toujours facile de concilier loisirs et vie professionnelle quand on est jeune. Mais ça s’apprend.”
Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
A.B “La vision du petit vieux dans son petit atelier avec ses gros sabots et sa montagne de copeaux de bois m’énerve un peu. Maintenant, le métier est très technique. Nous utilisons des machines avec des commandes numériques, même si rien ne remplace le travail à la main. Sous Louis XIV, l’ébéniste travaillait aussi le cuivre, l’écaille de tortue ou l’étain. Aujourd’hui, nous sommes sur le laiton, le cuir, les matières composites… Il y a une vraie évolution.”
Quelles vérités de l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
A.B “Il y a une idée reçue qui a la peau dure. Pour certains, seuls les mauvais élèves doivent aller vers l’apprentissage. Alors que c’est exactement l’inverse, il faut être bon et motivé pour faire cette formation. Pour ma part, mes professeurs au collège ne voulaient pas que je m’oriente vers l’alternance parce que j’étais trop bon dans les matières générales ! Quand on a 15 ans, ça désoriente un peu.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
A.B “Oui parce qu’elle se suffit à elle-même. En Centre de Formation, on apprend les bases du métier, comme l’histoire de l’ébénisterie ou la théorie. Et en entreprise, on travaille avec les technologies actuelles et on intègre le savoir-faire, la précision et la minutie. C’est une formation complémentaire et très concrète.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
A.B “N’hésite pas ! Va vers l’alternance pour te confronter à la réalité du métier et au monde du travail. Parce que quelqu’un qui sort d’un Bac pro est un ouvrier qualifié, c’est sûr. Mais ce dernier ne connaît que la théorie, et rien à la pratique.”
Et à ses parents ?
A.B “En entreprise, le jeune est considéré comme une grande personne. Même si on ne lui demande pas de faire les mêmes choses, il est traité comme n’importe quel autre salarié. Mais il reste accompagné par 3 référents : le maître d’apprentissage, le Centre de Formation et les parents. Donc, ces derniers peuvent être rassurés.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
A.B “Les deux parce qu’il n’y a pas de dissociation possible. Sans savoir-faire, on ne sait rien faire. Sans savoir-être, il est impossible d’échanger avec les clients, les partenaires, les autres salariés… En bref, il faut savoir s’adapter.”
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