Après l’obtention de son Bac L, Alexandra Fleury s’oriente vers la psychologie à l’université d’Angers. À l’époque, elle souhaite devenir psychologue clinicienne. Mais après plusieurs années d’études et une mauvaise expérience lors de son premier stage en hôpital psychiatrique, Alexandra ouvre les yeux sur la réalité du métier qu’elle a choisi. Elle termine néanmoins son stage d’un an et obtient son diplôme avant de reprendre un autre cursus en alternance. Elle se spécialise donc dans la psychologie du travail au sein d’un CFA pendant 2 ans. Ensuite, Alexandra est recrutée par l’université d’Angers en tant que responsable d’un dispositif de réorientation pour les étudiants. 4 ans plus tard, elle travaille dans une agence d’emploi. Enfin, animée par sa passion pour l’accompagnement et l’épanouissement des jeunes, comme des moins jeunes, elle postule à l’URMA Maine-et-Loire. Depuis 3 ans, et à maintenant 30 ans, elle occupe le poste de développeur de l’apprentissage.
Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
A.F “Oui, dans le sens où leur bon choix a été d’écouter leur envie. L’apprentissage ne correspond pas à tout le monde. Moi-même à 15 ans, je ne suis pas certaine que j’aurais été prête comme le sont la plupart de nos apprentis à leur âge. Donc, je dirais que c’est un bon choix de s’y essayer et de le faire si on en a envie. À partir du moment où on se documente et qu’on se renseigne sur l’apprentissage, il faut y aller et le tester selon moi. Si on est bien dans son cursus scolaire, si cela nous correspond, on fait le bon choix.”
Quel regard portez-vous sur l’apprentissage ?
A.F “Je suis plutôt issue d’une formation universitaire classique. Cependant, j’ai une vision très positive de l’apprentissage. On ne s’en rend pas toujours compte quand on est jeune, mais il est important de donner du sens à ce que l’on apprend. Car une fois qu’on valide son diplôme universitaire, le côté opérationnel du monde du travail nous échappe un peu. La transition peut être compliquée. Alors qu’avec l’apprentissage, il y a une notion de sécurité qui se dégage. Même si au départ ça peut faire peur parce qu’on est jeune et qu’on change de rythme de vie, on est préparé au travail en entreprise de manière complètement différente. L’alternance permet d’avoir une intégration facile dans la vie active, car on y est plongé pendant les études. Finalement, la transition se fait en douceur. C’est plus violent après 5 ans à la fac. J’y suis venue moi-même pour intégrer les codes de l’entreprise, alors que j’avais toutes les connaissances nécessaires.”
Quel est le cliché sur l’apprentissage qui vous énerve le plus ?
A.F “Ça m’agace d’entendre dire qu’on choisit la facilité avec l’apprentissage. Quand je pense à mes apprentis fleuristes, qui bossent pendant les fêtes, ça m’énerve énormément.”
Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
A.F “Dans la vie personnelle et professionnelle, on ne fait jamais aussi bien quelque chose qu’on aime et qu’on choisit. Il faut donc s’écouter. Et si on reste dans l’apprentissage par choix, c’est l’épanouissement garanti. Je pense notamment à ces jeunes, un peu stigmatisés par le système scolaire… Les parents ne doivent pas se fier au bulletin et à la note pour les aider à se concentrer sur un choix de métier éclairé.”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
A.F “Au-delà du sens, ça apporte beaucoup de concret à un projet professionnel. Une orientation, ça se prépare. Et se confronter à la réalité d’un métier est bénéfique. On trouve beaucoup de vidéos métier sur internet. On peut se documenter et écouter des témoignages… Mais il n’y a rien de plus concret que de travailler en entreprise. À un moment ou à un autre dans son cursus, l’alternance est nécessaire. On n’habiterait jamais dans un appartement qu’on ne visite pas.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
A.F “Tout dépend du métier. D’abord, je lui demanderais pourquoi il hésite. On peut comprendre qu’un jeune ne veuille pas aller au lycée, mais on n’apprend pas à tous les métiers avec l’apprentissage. C’est pour cette raison que nous recevons en rendez-vous tous les apprentis au Centre de Formation. Nous leur demandons s’ils se sentent prêts à jouer le jeu et nous leur montrons ce qui les attend.”
Et à ses parents ?
A.F “À partir du moment où l’enfant choisit l’apprentissage, celui-ci quitte le statut scolaire pour devenir salarié. Il devient acteur de son projet et les parents ont un rôle à jouer. Ils doivent l’accompagner tout en étant vigilant à le laisser prendre son autonomie. Le jeune n’est plus au collège, donc c’est complètement différent.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
A.F “Dans l’idée, un peu des deux. Mais le savoir-être prend quand même le pas. On peut apprendre un savoir-faire, mais le plus important dans l’artisanat c’est l’humain. Ces métiers existent parce que l’Homme existe. Donc avant le savoir-faire, ce sont des hommes et des femmes de talent dont on a besoin. On peut tout apprendre, mais le savoir-être ne s’apprend pas forcément.”
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