Frédéric Bénéteau travaille en tant que responsable d’atelier dans le garage AVF Automobiles à La Chapelle-sur-Erdre (44). Il commence ses études par un Bac STI Génie Mécanique option Microtechnique, avant de se réorienter vers l’automobile grâce à l’alternance. Avec un Bac Pro Maintenance Auto puis un BTS en poche, Frédéric exerce dans différents garages avant de rejoindre l’entreprise de son père. Il occupe son poste de responsable depuis 2009.
Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
F.B. « Absolument pas ! Sans l’alternance, je n’aurais jamais pu grimper les échelons aussi vite. L’apprentissage est un véritable accélérateur de carrière. Quand je sortais de l’école, l’automobile était vraiment le domaine qui me plaisait. Mes études m’ont permis de concrétiser mes aspirations professionnelles. Cependant, avec quelques années d’expérience, je sens que d’autres possibilités pourraient s’ouvrir à moi. Pour cela, il faut que je continue de me former… Mais en étant maître d’apprentissage, je transmets mon savoir-faire, et donc j’apprends. »
Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
F.B. “Non, parce que l’automobile est ma passion, aujourd’hui comme hier. C’est un domaine très concret où la notion de service est importante. Après mon Bac STI, je me suis réorienté pour cette raison. La technique de l’ingénieur était trop abstraite à mon goût. Dans mon métier, il n’y a pas deux journées qui se ressemblent tout à fait, et c’est très gratifiant pour moi.”
Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
F.B. “Le plus évident : dire que la maintenance automobile est une voie de garage. C’est tout le contraire ! La preuve : nous cherchons toujours de nouvelles personnes à former.”
Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
F.B. “Il faut savoir qu’on ne s’engage pas dans l’automobile sans passion. Sinon on se démotive très rapidement. À mon sens, c’est impossible de travailler dans un garage parce qu’on ne sait pas quoi faire d’autre. Dans mon cas, c’est mon père qui m’a transmis cette passion. Je baigne dans cet univers depuis l’âge de 10 ans !”
L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
F.B. “Quand un jeune postule dans mon garage, il est d’autant plus crédible en tant qu’apprenti. Je dirais même que si je dois choisir entre deux candidats, celui en alternance a déjà un avantage sur l’autre. Donc oui, l’apprentissage a du sens pour moi comme pour les apprentis. Cette formation permet aux jeunes de démontrer qu’ils ont déjà de la pratique, qu’ils connaissent le monde du travail et que leur projet professionnel est concret.”
Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
F.B. “Même si l’apprentissage forme à un métier précis, un jeune est certain de trouver de nombreux débouchés à la fin de sa formation. De plus, il est plus crédible face à un recruteur parce qu’opérationnel tout de suite. Il n’a pas besoin de formations supplémentaires pour exercer, et c’est un vrai atout.”
Et à ses parents ?
F.B. “Il faut laisser les jeunes vivre leurs propres expériences. Si la passion est là, ils seront certains que leur enfant va s’épanouir dans sa vie professionnelle. De plus, les formations en alternance se sont améliorées depuis mon époque. La grande majorité des apprentis sont des professionnels qui tiennent la route.”
Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
F.B. “Les deux sont importants. L’un ne va pas sans l’autre dans le travail au quotidien. J’ai l’habitude de dire à mes apprentis qu’ils ne sont plus tout à fait à l’école. Le temps passé en Centre de Formation est important, parce qu’il leur permet d’acquérir des connaissances et de comprendre les enjeux de l’entreprise. Mais c’est leur maître d’apprentissage qui leur transmet le savoir-faire. En définitive, c’est leur attitude qui démontre qu’ils ont pris conscience de leurs responsabilités.”
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