Interview : Sébastien Marsat, Directeur de l’URMA Mayenne

Arrivé en 1996 à la Chambre de Métiers en tant que formateur, Sébastien Marsat prend le poste de responsable pédagogique du Centre de Formation en 2010. Puis en 2017, il devient directeur de l’URMA Mayenne. 

Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
S.M “Je serais mal placé pour dire non ! Mon parcours en tant que formateur m’a permis de le constater. J’ai toujours été en contact avec les apprentis et j’ai pu en voir un grand nombre se révéler au travers de l’apprentissage. Certains n’étaient pas en appétence avec le milieu scolaire, parfois même en rejet, mais ils y ont trouvé une autre manière d’apprendre. Ils ont repris ce goût au contact de l’entreprise. Cela leur a permis de suivre leur cursus et de s’intégrer professionnellement à de très bon postes, tout en s’épanouissant. Si on revient 10 ans en arrière, ceux qui avaient un bon niveau scolaire devaient se battre pour entrer en apprentissage : contre le système, les avis, l’orientation et les idées reçues… Ça existe toujours, mais c’est de moins en moins vrai. L’image de l’apprentissage a changé.”

Quel regard portez-vous sur l’apprentissage ?
S.M “L’apprentissage n’est pas la meilleure voie. C’est une voie parmi d’autres, mais qui permet d’apprendre différemment. C’est une modalité pédagogique particulière qui met l’expérience en entreprise au cœur du développement de la compétence. Et pour les profils où il n’y a pas suffisamment de maturité chez le jeune pour intégrer le monde du travail, le système du lycée professionnel s’y prête très bien. Ce qui est important, c’est de maintenir une offre de formation qui réponde à tous les profils. En bref, il faut de tout pour faire un monde ! Il y a bon nombre de chefs d’entreprise qui sortent de la formation par apprentissage, qui gagnent très bien leur vie, qui sont épanouis, en apprenant leurs responsabilités par l’expérience. Donc, il n’y a pas de voie unique pour s’insérer professionnellement.”

Quel est le cliché sur l’apprentissage qui vous énerve le plus ?
S.M “C’est de comparer les formations à temps plein et en apprentissage. Et ça va dans les deux sens, parce qu’il y a des jugements de valeur derrière tout ça. Je n’apprécie pas qu’on dise que passer par l’apprentissage est connoté socialement de manière négative. Mais de la même façon, je n’aime pas entendre dire que l’apprentissage est bien mieux que la filière générale. Ce sont des jugements de valeur qui n’ont pas lieu d’être, parce qu’on met en parallèle des modalités d’enseignement différentes. Je lutte contre cette idée reçue dans un sens comme dans l’autre. L’important, c’est que l’apprenant trouve sa bonne modalité de développement.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
S.M “Est-ce qu’on apprend à faire du vélo en lisant un manuel d’équilibriste ? Ou… Est-ce qu’on est tombé un petit peu, on s’est relevé, et on a développé des compétences ? L’apprentissage, c’est ça. On s’essaie à certaines tâches en étant encadré. Et la vérité, c’est que cette modalité d’enseignement est comparable à ce que l’on vit chaque jour en faisant de nouvelles expériences, y compris professionnellement. En entreprise, on commence rarement par lire un manuel théorique. On est confronté à une activité professionnelle et on va chercher les notions dont on a besoin, tout en faisant sa propre expérience. Donc, on commet des erreurs et on apprend à les comprendre.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
S.M “C’est un moyen de donner du sens parmi tant d’autres.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
S.M “Je le questionnerais en lui demandant où est sa motivation. Que ce soit pour de l’alternance ou une formation à temps plein, c’est la motivation de la personne qui compte. Ce vers quoi elle a envie d’aller. Il faut qu’elle arrive à définir ça. Si quelqu’un me pose cette question là, ce qui m’intéresse, c’est ce qui l’a met en alerte. Les réponses sont chez les personnes. Les motivations de l’un sont différentes de celles d’un autre, et pourtant, peut-être que tous deux iront vers l’apprentissage ou une formation à temps plein. C’est de la responsabilité du Centre de Formation que de poser les bonnes questions pour que l’individu trouve ses réponses.” 

Et à ses parents ?
S.M “Je leur conseillerais de l’accompagner dans la compréhension de ses motivations. C’est la bonne clé à utiliser. Et attention aux représentations et aux clichés. On est tous passé par un système de formation. Le mauvais réflexe serait de dire que mon modèle, le système par lequel je suis passé, est le bon parce que j’ai réussi. Ce n’est pas comme ça que ça marche.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
S.M “Le savoir-être est super important, parce que c’est lié au tempérament et au comportement de la personne. C’est peut-être ce qu’il y a de plus long et de plus difficile à travailler. De plus en plus d’entreprises recrutent des apprentis pour leur capacité à s’intégrer, même s’ils n’ont pas encore tout à fait la compétence. Ça positionne le savoir-être. Mais pour autant, s’il n’y a pas un développement de compétences qui amène un savoir-faire, ça ne marchera pas non plus. Donc les deux vont ensemble. Ce qu’on appelle la compétence est l’interaction entre le savoir théorique, le savoir-être et le savoir-faire. C’est quand on a la maîtrise des trois sur un sujet qu’on est compétent.”

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Interview : Nicolas Nobis, restaurateur et maître d’apprentissage

Dès la fin de sa 3ème, Nicolas Nobis s’engage dans l’apprentissage de la cuisine par choix. Il passe d’abord un BEP, puis un BP, avant de commencer à travailler dans différents restaurants étoilés. Ayant rencontré sa compagne pendant sa formation, il parcourt la France avec elle dans les mêmes établissements. En 2010, le couple s’installe à Mayenne et crée le restaurant “L’éveil des Sens”. À maintenant 40 ans, Nicolas forme des apprentis dans sa cuisine.

Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
N.N “Pas de regrets, mais j’aurais aimé faire encore plus de maisons. C’est un métier où on peut beaucoup voyager et avoir tout le temps du travail. Avec Isabelle, nous avons eu l’opportunité de bouger tous les 2 ans.”

Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
N.N “Non, mais j’aurais encore bougé un peu plus. Nous sommes toujours restés un an et demi ou 2 ans dans chaque maison, parce que ça permet de comprendre leur fonctionnement. La vie a fait que nous nous sommes posés à un moment, mais je n’hésiterais pas à travailler dans une ou deux maisons de plus si c’était à refaire.”

Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
N.N “C’est toutes ces émissions de télé qui font voir une facette de notre métier qui n’est pas la réalité. Maintenant, il faut être une star plus qu’un chef ! En fait, la cuisine se passe dans une cuisine. Ça a créé des vocations il y a 10 ans, mais aujourd’hui beaucoup moins. Mais le problème avec ces émissions, c’est qu’on ne montre que le beau côté de la cuisine. On oublie qu’on y fait le ménage et que 40% du temps est consacré à l’hygiène… Alors, quand je vois des gens courir dans tous les sens et jeter la nourriture… Pour moi, c’est un mauvais exemple.”

Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
N.N “C’est un métier de passion. On ne peut pas le faire sans. Ce n’est plus comme dans les années 80 où les professionnels faisaient des heures de folie. Maintenant, il y a des façons de s’organiser et de travailler qui sont différentes. Dans notre maison, on fait beaucoup d’efforts pour que les jeunes ne soient pas dégoûtés au bout d’un an seulement.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
N.N “Je ne vais pas dire le contraire, parce que je suis passé par là. C’est un choix pour moi, pas une voie de garage. Mes parents et mes grands-parents avaient un restaurant, donc c’est une passion familiale. Avec l’apprentissage, il faut aussi une bonne maison pour apprendre. Après, il tient à chacun de s’investir et d’y mettre toute sa motivation.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
N.N “À l’heure actuelle, c’est compliqué. Quand on discute, c’est souvent les parents qui veulent envoyer leur enfant vers la filière générale, plus que les jeunes. On a souvent des élèves de 3ème qui se posent cette question, mais les parents préfèrent qu’ils passent leur bac. En apprentissage, le BP équivaut au bac mais ça ne leur suffit pas. En définitive, c’est fréquemment la décision des parents qui oriente les études. Alors que la formation des métiers manuels doit passer par l’apprentissage. Et c’est valable pour un pâtissier, un boucher ou un boulanger. Il n’y a pas le choix, ce n’est pas derrière un bureau qu’on apprend l’artisanat.”

Et à ses parents ?
N.N “Je leur explique mon parcours. Comment je me suis orienté. Mais, ils ne comprennent pas toujours pourquoi c’est nécessaire de bouger, de faire beaucoup de maisons.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
N.N “Les deux. C’est un métier où il faut rester humble : on ne fait que de la cuisine. Personnellement, c’est ma grand-mère qui me l’a apprise avec des vieilles casseroles et un vieux fourneau. Donc je pense qu’il faut garder les pieds sur terre et rester soi-même. On est tellement dépendant de la qualité des produits et du travail des producteurs.”

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Interview : Marion Charpentier, apprentie charcutière

À la fin de sa 3ème, Marion Charpentier s’engage en apprentissage avec un CAP boucherie et obtient son diplôme. Mais préférant finalement la charcuterie, elle s’oriente vers le CAP éponyme. Actuellement en 2ème année au Centre de Formation de l’URMA Maine-et-Loire, elle travaille dans la charcuterie de M. Fusil à Avrillé, à seulement 19 ans.

Pensez-vous avoir fait le bon choix pour votre avenir professionnel ?
M.C “En boucherie, je pensais que je m’étais complètement trompée d’orientation. Mais quand j’ai continué en charcuterie, je n’ai pas regretté. C’est la partie traiteur qui me plaît beaucoup. Je compte faire un BP par la suite pour reprendre l’entreprise de mon père.”

Avez-vous été soutenue dans votre choix par votre famille et vos amis ?
M.C “Par ma famille oui, mais j’ai perdu beaucoup d’amis à cause de ça. J’étais la seule à faire le choix de l’apprentissage et le rythme de travail a fait que j’avais moins de temps. En plus, j’étais très fatiguée. Donc je n’allais pas aux soirées et c’était difficile à faire comprendre.”

Quels sont les clichés sur l’apprentissage qui vous énervent le plus ?
M.C “Que l’apprentissage, c’est pour ceux qui ont des mauvaises notes. C’est ce que mes professeurs au collège m’ont dit. J’avais de très bonnes notes, donc ils me conseillaient d’aller dans la filière générale. Alors que j’avais déjà mon idée en tête.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
M.C “On vise l’excellence tout le temps. Même si on n’est pas très doué au début, on peut toujours arriver à quelque chose de très bien à la fin. À force de persévérer, on acquiert les gestes, la confiance en soi et le savoir-faire.”

Dans quel état d’esprit faut-il être quand on cherche une entreprise ?
M.C “Il faut être très motivé. En tant que fille, j’ai pas mal galéré en boucherie et aussi en charcuterie pour trouver une entreprise. Mais pour l’année prochaine, j’ai été recrutée plus facilement. Le fait de passer le concours de meilleur apprenti de France m’a beaucoup aidé.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
M.C “Je lui dirais d’essayer l’apprentissage. Et si ça ne lui plaît pas, il peut toujours retourner dans la filière générale. Ça lui apportera toujours quelque chose d’apprendre un métier manuel.”

Et à ses parents ?
M.C “Il faut toujours essayer d’apprendre un métier manuel parce que ça se perd. C’est le cas avec la charcuterie. On est seulement 6 dans la classe. Donc, il faut essayer et si ça ne plaît pas, on peut retourner à l’école. J’en ai vu plein le faire. De cette manière, ils étaient fixés.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
M.C “Le savoir-être parce ce qu’on dit toujours qu’un bon salarié est un bon patron, et inversement. Il faut être régulier dans ses horaires et dans son travail. Si on fonctionne comme ça, on apprend bien et on passe de bonnes années avec son patron.”

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Interview : Stéphane Coubard, responsable après-vente auto et maître d’apprentissage

Stéphane Coubard a toujours été passionné d’automobile et de mécanique. C’est pourquoi, à la fin de sa 3ème, il s’engage en apprentissage avec un CAP mécanicien. Il enchaîne avec des mentions complémentaires et se lance sur le marché du travail. Il exerce dans de nombreux garages, puis occupe le poste de responsable après-vente pendant 20 ans. À maintenant 52 ans, Stéphane forme des apprentis chez un concessionnaire Peugeot à Angers comptant 45 salariés.

Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
S.C “Non, pour la bonne raison que ça fait partie d’une évolution qui part d’un atelier, jusqu’à un poste de cadre responsable dans une grosse concession. Donc je suis plutôt fier de ce parcours. Le temps de carrière qu’il me reste à faire risque de me paraître un peu long à mon poste, parce que je ne vois pas ce que je peux faire d’autre. Il faudrait que je change de service pour aller vers la vente de véhicules neufs ou d’occasion et devenir commercial. Mais dans le service après-vente, on n’a pas forcément la mentalité pour ça. Je ne suis pas certain d’être aussi performant dans le commerce.”

Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
S.C “Oui, je ne mettrais pas 10 ans pour changer de travail. Je ferais un peu comme les jeunes font aujourd’hui, et partir au bout de 5 ans pour voir autre chose. Il aurait fallu que je sois un peu plus réactif pour arriver plus vite à mon poste. Mais je suis un sentimental.”

Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
S.C “Le service après-vente a toujours été considéré comme la dernière roue du carrosse. Ça fait 20 ans que je me bats pour montrer qu’il fidélise et renouvelle beaucoup plus les clients que le commerce pur. Je pense avoir rempli une partie de ma mission, mais il y a encore du travail. Aujourd’hui, nous avons un compte d’exploitation à gérer et nous pouvons justifier de notre valeur ajoutée.”

Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
S.C “Tout le monde pense le contraire, mais nous sommes transparents dans nos interventions, et nous conseillons nos clients. En bref, nous sommes honnêtes. Nous nous engageons tous les jours pour fournir un service et une réparation de qualité. Une voiture s’use et nous devons le démontrer pour rassurer.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
S.C “J’en suis persuadé. Rien ne vaut le contrat entre un futur technicien, ses parents et nous. Un jeune qui passe 2 à 3 semaines par mois en atelier est au plus près de la réalité de son métier.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
S.C “Je lui expliquerais que dans une filière classique, il va être bon sur la base théorique parce qu’il va étudier avec des professeurs. Mais il n’aura pas cette expérience de terrain brute, avec tous les côtés positifs et négatifs que l’on peut rencontrer. Avec l’apprentissage, il aura tous les codes de l’entreprise et ne sera pas choqué en arrivant sur le marché du travail. Il sera dans la réalité des choses.”

Et à ses parents ?
S.C “Je leur dirais que c’est important que leur enfant sache comment ça se passe sur le terrain. Ce sera plus facile pour lui de s’adapter demain sur le marché de l’emploi.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
S.C “Si on a le savoir-être, le reste va suivre. Et l’inverse n’est pas forcément vrai. Dans l’apprentissage, nous avons eu pendant très longtemps des jeunes en rupture avec la scolarité. Ça nous a fait une mauvaise réputation. Aujourd’hui, c’est moins le cas. Les jeunes veulent apprendre un métier, mais ne savent pas forcément lequel. Nous avons beaucoup d’échecs dans nos garages avec des jeunes qui viennent par dépit. Mais ils essaient et c’est bien.”

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Interview : Magali Froger, enseignante en fleuristerie

Après une licence d’anglais, Magali Froger s’engage finalement en apprentissage avec un CAP connexe en fleuristerie. Elle enchaîne ensuite avec un BTM, puis un BM, et travaille pendant 5 ans en tant qu’employée en boutique. Rapidement, elle décide de s’orienter vers la formation pour transmettre son savoir-faire. À maintenant 47 ans et depuis 18 années, elle enseigne la fleuristerie à l’URMA Maine-et-Loire.

Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
M.F “Bien sûr. L’apprentissage est une force. Je peux en parler puisque je suis passée d’un cursus classique à l’alternance. J’ai pu me rendre compte que l’apprentissage sur le terrain est bien plus efficace que l’enseignement dans les livres. Vous profitez de toute l’expérience d’un métier et d’une pratique qui se fait quotidiennement avec des situations concrètes. Ça fait toute la différence. Tous les jeunes qu’on a formés, puis qui se sont installés, ont un cheminement plus limpide, plus fluide et plus facile que ceux n’ayant eu que des stages.”

Quel regard portez-vous sur l’apprentissage ?
M.F “Je vois l’apprentissage comme une filière d’enseignement plus dynamique que les autres. Mais également plus précise au niveau de la technicité, parce qu’on exerce directement sa pratique dans des situations réelles. Forcément, un enseignement théorique ne peut pas prévaloir sur l’apprentissage, parce qu’en prime, nos jeunes profitent d’un niveau de formation élevé. Notamment dans le BP, avec la botanique, la gestion… On a des exigences qui sont aussi importantes que dans des hautes études.”

Quel est le cliché sur l’apprentissage qui vous énerve le plus ?
M.F “Les clichés ne m’intéressent pas. Il y en a moins maintenant, et au vu des débouchés de l’apprentissage, ils s’inversent rapidement par rapport aux autres filières… Donc ceux de l’apprentissage n’ont pas lieu d’être.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
M.F “C’est une grosse opportunité. Quand on a la chance d’avoir un maître d’apprentissage qui joue le jeu, il y a un réel échange et de belles expériences se font. Parfois, l’apprentissage peut sauver des jeunes qui se trouvent dans l’impasse. On a fait de belles choses avec l’apprentissage que je ne retrouve pas avec un cursus classique. Il y a une part humaine qui est énorme.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
M.F “Oui et quelle qu’elle soit. Parce que c’est plus concret et qu’on est directement face à la vie qu’on va mener en entreprise. On ne cesse d’apprendre de par ses collègues, le terrain, le Centre de Formation… C’est un apport de toute part qui est bénéfique.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
M.F “Il faut qu’il se connaisse et qu’il sache vers quoi il veut aller. Est-ce qu’il préfère apprendre un métier sur le terrain en ayant des expériences concrètes, ou est-ce qu’il veut encore rester à l’école. Parce que ce n’est pas toujours évident pour un jeune de 15 ans de se lancer en apprentissage. Il faut une certaine maturité, notamment au niveau professionnel.”

Et à ses parents ?
M.F “Je leur dirais qu’il faut faire confiance à leur enfant. Le jeune sait toujours où il veut aller et ce pour quoi il est fait, même si on en doute. S’il a une passion, il faut le laisser y aller. Dans tous les cas, ce sera positif.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
M.F “Les deux ! Dans certaines situations, on doit mettre le savoir-être devant le savoir-faire. Et parfois c’est l’inverse ! Ce sont deux choses complémentaires.”

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Interview : Maryse Gaboriau, vendeuse en boulangerie et maître d’apprentissage

Après un bac STL, Maryse Gaboriau suit une formation de préparatrice en pharmacie en alternance. Elle exerce 2 ans en pharmacie, puis décide de s’installer en boulangerie avec son mari. Depuis 2006 et à maintenant 40 ans, Maryse est vendeuse en boulangerie à Angers et forme des apprentis. Très bientôt, elle va devenir enseignante vacataire à l’URMA Maine-et-Loire.

Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
M.G “Aucun regret ! J’adore ce que je fais. La matière, le contact client… Je ne suis pas derrière les fourneaux, mais ça m’intéresse beaucoup. J’ai d’ailleurs passé mon CQP de vendeur en boulangerie-pâtisserie en 2008 pour être formée et mieux renseigner les clients. Je suis très contente de montrer ce qu’on sait faire, et vendre des choses qui ont une âme.”

Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
M.G “Non, pas du tout.”

Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
M.G “C’est qu’une vendeuse en boulangerie ! Dénigrer le savoir-faire de mon métier m’énerve. Mes vendeurs, je les coache sur ce point. Ils ne sont pas que des vendeurs en boulangerie. C’est un art à part entière : il faut savoir recevoir et conseiller les gens.”

Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
M.G “Nos produits ont une âme. Ils sont fabriqués de manière artisanale. Derrière, il y a plein de petites mains et de la belle matière.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
M.G “Oui, parce qu’ils entrent dans le milieu de la boulangerie. Ils acquièrent l’expérience nécessaire. L’apprentissage, c’est très bien parce que ça permet d’être dans le concret, quel que soit le corps de métier.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
M.G “Il doit faire ce qu’il a vraiment envie de faire. Il ne doit pas être influencé par le discours sur les bonnes notes et la filière générale. S’il a vraiment envie de pratiquer un métier artisanal, il doit le faire. J’ai trop d’exemples de jeunes qui sont malheureux dans la filière générale.”

Et à ses parents ?
M.G “Je leur dirais que ça ne sert à rien de les forcer à faire des études, alors que leur enfant a peut-être de l’or entre les mains. Ça ne sert à rien d’aller contre, parce que leur enfant reviendra de toute façon vers sa passion.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
M.G “Les deux. Le savoir-faire évidemment, mais le savoir-être est important aussi parce que c’est l’humain.”

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Interview : Rémi Nicolazo de Barmon, apprenti ébéniste

Après l’obtention de son Bac S à Cognac, Rémi Nicolazo de Barmon s’oriente vers le domaine qui le passionne depuis qu’il est en 4ème : l’ébénisterie. Pour cela, il commence ses études par un CAP Parcours Individualisé ébéniste en continue. Puis, il choisit l’alternance avec un BTM et enchaîne avec un BTMS dans le Centre de Formation de Sainte-Luce-sur-Loire. Actuellement en 2ème année, il est employé en tant qu’apprenti dans l’entreprise ACA, Atlantique Concept Agencement, à seulement 22 ans.

Pensez-vous avoir fait le bon choix pour votre avenir professionnel ?
R.N.B “Oui parce qu’avec l’évolution de la société, les matériaux nobles font leur retour. Actuellement, l’ébénisterie opère un virage intéressant, accompagné de nombreuses innovations techniques. Carbonne, résine, matières biosourcées… C’est un domaine qui ne se limite pas seulement au bois. De plus, le marché du luxe n’a pas vraiment de limite non plus… Et cela ouvre de nombreuses opportunités en France, comme à l’international.”

Avez-vous été soutenu dans votre choix par votre famille et vos amis ?
R.N.B “Oui toujours, parce que les métiers d’art font rêver et offrent plein de perspectives. Donc, c’est très rassurant. J’ai également été inspiré par mon grand-père qui fabriquait lui-même du mobilier pendant sa retraite. Enfin, il suffit de se renseigner auprès des professionnels pour comprendre que l’ébénisterie est un secteur porteur.”

Quels sont les clichés sur l’apprentissage qui vous énervent le plus ?
R.N.B “Il peut arriver que certains dénigrent un peu l’alternance par rapport à une filière classique. Mais par expérience, on constate souvent que pour une même spécialité, celui qui a été en alternance est plus apte à la fin de son cursus. Il est embauché plus vite, voire même avant l’obtention du diplôme.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
R.N.B “Personnellement, ça fait 4 ans que je travaille avec un rythme de 2 semaines en entreprise et 2 semaines en formation. Et clairement, j’ai une capacité d’adaptation et une gestion du stress qu’il est impossible d’acquérir autrement. Bien évidemment, les chefs d’entreprise sont friands de profils opérationnels qui, de surcroît, comprennent les enjeux dès l’embauche.”

Dans quel état d’esprit faut-il être quand on cherche une entreprise ?
R.N.B “Il faut être méthodique, personnaliser sa lettre de motivation, ne pas hésiter à se déplacer… Il y a aussi des périodes propices où les entreprises sont en recherche d’apprentis. Et puis, les chefs d’entreprise se parlent entre eux. Certains viennent même chasser dans les Centres de Formation. Donc, il faut vraiment être exemplaire dans son projet professionnel.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
R.N.B “Tout dépend du métier qu’il souhaite faire. Concernant l’ébénisterie, c’est un domaine qui s’apprend dans la pratique et qui demande beaucoup de précision. De plus, il y a une forte dimension technique, mais aussi d’échange notamment avec les fournisseurs. L’alternance me semble indispensable pour acquérir ces notions.”

Et à ses parents ?
R.N.B “S’ils ont besoin de se rassurer, il faut qu’ils se renseignent sur les débouchés de la formation. Après, la décision appartient au jeune. De toutes les façons, il est possible de passer de la formation continue à l’alternance, et inversement, si le besoin se fait ressentir.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
R.N.B “Il faut vraiment choisir ? Les deux sont liés évidemment. Mais on dit souvent que le métier d’ébéniste est un savoir-faire qu’il faut faire savoir. Ça me semble être le plus important.”

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Interview : Laurent Petit, pâtissier et maître d’apprentissage

Après sa 3ème, Laurent Petit entre en CAP pâtisserie et poursuit sa formation avec un BM. Ensuite, il travaille dans différentes pâtisseries avant de s’installer à son compte en 1996. Laurent reprend une boutique à Angers avec sa compagne et y forme des apprentis depuis 25 ans.

Avez-vous un regret par rapport à votre parcours professionnel ?
L.P “Non pas vraiment. Aujourd’hui, j’ai des conditions de travail qui sont assez satisfaisantes. J’en aurais eu si on n’avait pas développé notre pâtisserie en créant un laboratoire répondant aux normes actuelles. J’ai eu la chance d’intégrer le bureau de la confédération de la pâtisserie, et d’être président de la commission de formation au sein de la pâtisserie française depuis 10 ans. Donc non, à mon humble niveau, j’ai pu accomplir un parcours intéressant.”

Si vous deviez recommencer à zéro, feriez-vous les choses autrement ?
L.P “Le métier a énormément évolué. Quand je me suis installé, on n’habitait pas sur place et les gens nous regardaient avec des grands yeux. Aujourd’hui, on ne fabrique même plus dans notre boutique. Ce qui paraissait invraisemblable il y a quelques années, ne l’est plus maintenant.”

Quel est le cliché sur votre métier qui vous énerve le plus ?
L.P “Le métier est hyper médiatisé aujourd’hui. C’est une très bonne chose, mais cela fait croire que tout le monde peut devenir pâtissier. Il ne faut pas oublier toutes les contraintes. Quand on est filmé, on ne voit que le plaisir de réaliser un dessert. La pesée, le nettoyage, l’entretien du matériel sont des facettes et des exigences très importantes du quotidien, mais elles sont mises de côté. Beaucoup ont du talent et de la créativité parce qu’ils sont moins réticents que des professionnels à faire certains mélanges… Donc tout le monde pense que c’est facile. J’en veux pour preuve que nous avons eu plus de 10 000 candidats au niveau national pour passer le CAP, dont énormément de candidats libres. Nous avons dû restructurer l’épreuve avec un stage de 14 semaines en entreprise obligatoire.”

Quelles vérités de votre métier voulez-vous que tout le monde sache ?
L.P “C’est un métier de passion. Ça nécessite des sacrifices, même si c’est un peu moins vrai qu’à une certaine époque. Néanmoins, il faut commencer de bonne heure. Bien souvent, il faut travailler les jours fériés. Il y a des périodes qui sont plus ou moins chargées. Il faut s’adapter à la quantité de travail qu’il y a à faire. Il faut être assez souple sur le temps de travail, même si on essaie d’être le plus cadré possible. On répond à une demande saisonnière qui arrive souvent à la dernière minute.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
L.P “Il n’y a pas d’autres solutions. On peut très bien commencer en lycée professionnel, ce n’est pas un frein en soi. Cela peut même aider certaines personnes un peu jeunes à aborder le métier. Mais l’alternance est inévitable.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
L.P “Rien ne vaut l’apprentissage. C’est indéniable. Je connais très peu de professionnels qui ne sont pas passés par la formation en entreprise. La connaissance du matériel, des recettes, le travail en équipe… Toutes ces choses sont importantes et s’apprennent sur le terrain.”

Et à ses parents ?
L.P “Je demande toujours aux parents quel est leur métier. Pour certains, c’est très difficile de comprendre pourquoi on finit si tard pendant les fêtes de fin d’année. Si on n’a pas la connaissance de l’artisanat, il faut prendre conscience de ses contraintes.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
L.P “Le savoir-faire, c’est bien. Mais je pense que le savoir-être est encore mieux. L’attitude des personnes est hyper importante dans la construction d’une équipe. Si on a un savoir-être, on arrivera toujours à acquérir un savoir-faire.”

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Interview : Éric Frémondière, professeur de boucherie

À la fin de sa 3ème, Éric Frémondière s’engage en apprentissage dans la boucherie. Il effectue un CAP, puis un BM à l’URMA Maine-et-Loire et arrive sur le marché du travail. Éric occupe des postes de responsable de rayon en grande surface, et se voit proposer la gérance d’une boucherie traditionnelle. Quelques années plus tard, il finit par démissionner pour s’installer à son compte. Après 14 ans à la tête de son entreprise, Éric revient vers un poste d’ouvrier. Il commence alors à former des apprentis en tant que vacataire. À maintenant 49 ans et depuis 2 ans, Éric est enseignant en boucherie à temps plein.

Pensez-vous que les apprentis ont fait le bon choix pour leur avenir professionnel ?
E.F “Oui, parce que la boucherie est en recherche de main d’œuvre. Très régulièrement, des patrons nous contactent pour trouver des salariés afin de renforcer une équipe ou remplacer quelqu’un qui part à la retraite. Il y a une grosse demande ! De fait, c’est un métier qui offre des perspectives d’avenir. Donc les apprentis font bien de choisir cette voie. De nombreuses évolutions sont possibles, mon parcours en est la preuve.”

Quel regard portez-vous sur l’apprentissage ?
E.F “L’avantage avec l’alternance, c’est d’apprendre un métier chez un professionnel tout en restant dans le cursus de l’école. Ça permet de remettre des gens à niveau, et de leur offrir l’opportunité de faire plus qu’un simple travail manuel. Le Centre de Formation peut faire du cas par cas et adapter l’enseignement en fonction de chaque personne. Travailler les matières générales comme les mathématiques aide à redonner confiance aux jeunes, et à leur donner envie de progresser par eux-même.”

Quel est le cliché sur l’apprentissage qui vous énerve le plus ?
E.F “L’apprentissage n’est pas une voie de garage comme on peut l’entendre de temps en temps. La preuve : on peut très bien évoluer. J’ai un élève qui a fait un BTS après son BP. Il va devenir commercial à Rungis, et même travailler à l’international. Donc, il ne faut pas dire qu’on reste simple ouvrier avec un parcours en apprentissage, parce que ce n’est pas vrai. On peut monter sa boutique, ou devenir enseignant. Les opportunités sont nombreuses.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
E.F “Il y a vraiment de l’embauche au bout de l’apprentissage. Et c’est valable dans toutes les spécialités, pas uniquement la boucherie. Celui qui veut vraiment est assuré de trouver du travail pendant toute sa carrière, et il pourra changer au gré de son projet. Ce qui n’est pas donné à tout le monde à l’heure actuelle. Parmi mes élèves, 100% trouvent un emploi à la fin de la formation. Il reste même des postes qui ne sont pas pourvus.”

L’alternance est-il le meilleur moyen de donner du sens à ses études ?
E.F “Ça montre réellement ce qu’est le métier qu’on va exercer plus tard. On a déjà un pied dans l’entreprise. Donc oui, ça donne du sens parce qu’on est dans le concret.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
E.F “Il doit faire des stages pour savoir. Concernant la boucherie, on n’est pas forcément passionné dès le départ. Ça peut séduire, mais c’est en étant sur le terrain qu’on peut se rendre compte de toutes les facettes du métier. Le geste technique autant que la relation client. En bref, il faut essayer quitte à faire une prépa-apprentissage si besoin. L’alternance permet de se rendre compte très vite si on s’est trompé ou pas.”

Et à ses parents ?
E.F “Je les rassurerais en leur disant qu’avec l’apprentissage, on peut très bien devenir chef d’entreprise et faire bien d’autres choses. Ça permet de réussir sa vie, qu’on soit ouvrier ou chef de rayon. Il y a plein d’opportunités à saisir. L’essentiel, c’est d’avoir l’envie.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
E.F “Ce n’est pas possible de dissocier les deux.”

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Interview : Clémence Séjourné, apprentie pâtissière

À la fin de sa 3ème, Clémence Séjourné commence son cursus en apprentissage par un CAP pâtisserie et un CAP boulangerie. Ensuite, elle continue avec une mention complémentaire en pâtisserie. Aujourd’hui, Clémence termine son BTM et travaille à la Régalade, une boulangerie-pâtisserie artisanale située à Angers. À seulement 21 ans, elle décroche tout juste son premier CDI chez ce même employeur, et se laisse le temps de réfléchir avant de s’engager dans un BM. 

Pensez-vous avoir fait le bon choix pour votre avenir professionnel ?
C.S “Oui parce que c’est un métier que je souhaite faire depuis mon enfance. Et la pâtisserie est surtout une passion. Du coup, je pense avoir fait le bon choix. Après 6 ans d’étude, je suis embauchée sans avoir besoin de chercher. J’ai même eu plusieurs propositions, donc c’est génial. En apprentissage, on a forcément des débouchés derrière parce que l’expérience vient par la pratique.”

Avez-vous été soutenue dans votre choix par votre famille et vos amis ?
C.S “Par ma famille oui. J’avais un bon niveau scolaire et mes professeurs ne voulaient pas que je m’engage en apprentissage. C’est encore perçu aujourd’hui comme une voie de garage. Il ne voulaient pas que je prenne tout de suite cette voie, et je me suis battue pour obtenir ce que je voulais. Heureusement que ma famille était là pour me soutenir, sinon les choses se seraient peut-être passées différemment. Mes parents m’ont tout de même prévenu que ce serait sûrement plus difficile parce que j’entrais dans la vie active. Mon patron m’a averti aussi, par exemple avec le travail le dimanche. Mais j’étais prête dans ma tête.”

Quels sont les clichés sur l’apprentissage qui vous énervent le plus ?
C.S “Les professeurs au collège ne poussent dans cette voie que les jeunes ayant des difficultés scolaires. Les bons élèves doivent forcément aller dans la filière générale… Alors que ce n’est pas à eux de choisir ! C’est l’élève qui décide de son chemin professionnel. Personnellement, je suis contente parce que j’ai fait 6 ans d’étude et que je suis Bac + 3 en nombre d’années.”

Quelles vérités sur l’apprentissage voulez-vous que tout le monde sache ?
C.S “L’apprentissage, c’est quelque chose d’extraordinaire parce que ça fait grandir. On se débrouille tout seul dès 15 ans. Et ça fait apprendre directement le métier. Quand on sort d’apprentissage, on peut être fier de ce que l’on a accompli. En bref, c’est valorisant.”

Dans quel état d’esprit faut-il être quand on cherche une entreprise ?
C.S “Il faut être motivé et ouvert d’esprit, ne pas s’arrêter qu’à une seule technique. Par exemple, il y a plusieurs façons de faire une mousse au chocolat. Si on a appris d’une certaine manière et que l’entreprise fait autrement, il ne faut pas être buté. Et puis, il faut être aussi prêt à faire des concessions avec des heures supplémentaires pour apprendre plus de choses. De toute manière, ces dernières sont récupérées. Quand j’ai commencé, je ne connaissais personne dans ce milieu et j’ai eu un peu de mal à être recrutée. On ne nous apprend pas à nous vendre. Puis avec l’expérience, on comprend qu’on nous juge sur notre professionnalisme. Cependant, les apprentis sont recherchés parce que ça fait une main d’œuvre à pas cher. Il n’y a pas de pénurie et les places sont réservées pour les plus motivés.”

Que diriez-vous à un jeune qui hésite entre l’alternance et une autre formation ?
C.S “Il faut qu’il réfléchisse correctement. Mais s’il souhaite faire un métier qui s’apprend sur le tas, alors je lui conseille l’apprentissage. Pour ma part, je m’étais inscrite dans un lycée professionnel au cas où je ne trouvais pas de patron. Mais il n’y a que des stages à réaliser, et ça ne permet pas d’acquérir la technique ainsi que la vitesse d’exécution. Une fois sur le marché de l’emploi, un apprenti fait vraiment la différence par rapport aux autres.”

Et à ses parents ?
C.S “Il faut qu’ils soutiennent leur enfant. La famille, c’est ce qu’il y a de plus important. L’apprentissage fait grandir, mais ça crée une distance avec les amis. Personnellement, j’en ai perdus. Certains sont restés et heureusement. Mais on se retrouve presque seul et le soutien de la famille est important. En plus, par rapport à l’examen que je passe en ce moment, ils me donnent des idées, ils m’encouragent. Ils sont fiers de mes progrès et se rendent compte de ce que je suis devenue.”

Le plus important pour vous, c’est le savoir-faire ou le savoir-être ?
C.S “C’est le savoir-être. Dans une équipe, il faut savoir vivre ensemble. Grâce à cela et une équipe soudée, on peut faire quelque chose d’énorme. On peut transmettre le savoir-faire. J’adore transmettre ce qu’on m’a appris. C’est super important, parce que comme ça, le métier peut perdurer.”

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