Aujourd’hui, nous voyons naître des success stories à la française de joyeux startupers. Ces quelques happy few lèvent de grosses sommes d’argent auprès de business angels, et cultivent le buzz dans les médias. Cet eldorado fait rêver les jeunes souhaitant entreprendre pour mieux échapper au salariat et se faire une place au soleil. Mais est-ce vraiment le paradis annoncé ? D’un autre côté, l’apprentissage séduit toujours plus, mais souffre d’une image déclassée, simplement parce que les métiers auxquels il forme sont jugés désuets, voire archaïques… Cependant, l’artisanat représente une très grande part des entreprises dans le monde du travail, et cherche toujours plus de talents à faire germer. Rien que dans les Pays de la Loire, il y a 73 552 établissements artisanaux, avec une augmentation de 6,5% en 2020 ! Ne serait-ce pas là une alternative intéressante à offrir aux jeunes ayant soif d’entreprendre ?
Start-up and down
Avec son langage et ses codes informatiques, le monde des start-up séduit naturellement les jeunes. Qui pourrait leur en vouloir ? Ici, on disrupte, on innove from scratch, on façonne une société nouvelle qui interroge nos modes de fonctionnement et repousse nos limites. Cet eldorado a besoin de toujours plus de têtes pensantes pour avancer. D’ailleurs, il sait se mettre en valeur pour donner envie de le rejoindre. Au-delà du cliché du baby foot dans l’open space, aujourd’hui les nouvelles recrues sont attentives aux propos de l’entreprise dans son ensemble, et au sens de la mission qu’elle souhaite accomplir. Avec un peu plus de maturité et de recul, bon nombre déchantent parce que leurs valeurs profondes se révèlent parfois assez déconnectées de cet univers. Alors, il leur arrive de remplir les rangs des néo-artisans en changeant complètement de voie professionnelle.
Le miroir aux licornes
La concurrence est rude dans le monde des start-up… Elle se joue au niveau international, avec la construction de modèles scalables à l’infini, qui peuvent être implantés partout dans le monde. La course est donc effrénée. À tel point que, pris de vitesse, beaucoup de projets ne dépassent jamais le stade embryonnaire et ruinent les espérances que nourrissent leurs créateurs. Combien de licornes ont-elles été créées en France ? Une dizaine seulement… Et pourtant, les entrepreneurs en devenir ne rêvent que de cela. Dans l’écrasante majorité des cas, ils finissent par abandonner… Bien entendu, ce ne sont pas toujours des années perdues, puisqu’ils peuvent faire valoir cette expérience pour trouver du travail ailleurs. Mais pour ceux qui souhaitent devenir chef d’entreprise, ils seront forcément les grands perdants dans l’affaire.
“Aujourd’hui, on sait que pour bien faire de ses mains, il faut une tête bien faite.”
Dans l’artisanat, il y a un art
Les TPE et PME qui constituent le tissu du monde de l’artisanat sont bien moins impressionnantes que ces belles licornes, et pourtant… Si elles devaient se regrouper, leur puissance dépasserait peut-être celle de la plus grande start-up française. Mais ce n’est pas une course aux fusions et acquisitions qui anime les artisans. Parce que par nature, ils sont dans l’économie du réel, du faire et du savoir-faire, les artisans pratiquent leur art loin des projecteurs et façonnent la société à leur manière. Dans les Pays de la Loire, ils emploient tout de même 134 356 salariés ! Ouvriers du bâtiment, boulangers, bouchers, coiffeurs, fleuristes, etc. Ces métiers cherchent aussi des têtes pensantes qui innovent, révolutionnent et inventent de nouveaux modes de fonctionnement. Mais ces savoir-faire sont souvent dépréciés dans l’inconscient collectif… Sûrement parce qu’ils souffrent d’idées préconçues, construites par une société parfois trop conformiste et marketée.
Dans un apprenti, il y a un chef d’entreprise
Plutôt que de travailler leur image, les artisans imprègnent leurs actions quotidiennes de leurs valeurs. L’exigence, la qualité de service, la passion du métier, la transmission d’un savoir-faire… Ceci est la démonstration concrète de l’engagement de ces nombreux chefs d’entreprise. En devenant maîtres d’apprentissage, ces entrepreneurs prennent sous leur aile des apprentis pour les former et leur offrir un avenir. Pourquoi ? Parce qu’en plus de créer un lien fort, cela leur permet de s’améliorer eux-même dans leur pratique et de repousser leurs propres limites. La preuve : il y a 14 229 apprentis dans les Pays de la Loire. Donc, le cycle perdure : un apprenti deviendra peut-être un jour maître d’apprentissage, pour continuer de transmettre et de perfectionner son savoir-faire. Si un jeune souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat, l’apprentissage est donc une voie royale pour atteindre ses objectifs professionnels, sans brûler les étapes. En étant guidé par un professionnel aguerri, il aura toutes les chances d’y arriver.
Alors, faut-il céder au chant des licornes ou défier les conventions établies en empruntant le chemin de l’apprentissage ? Les deux alternatives sont valables, et la décision appartient à chaque jeune. Cependant, s’ils souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat, il serait préférable de leur fournir toutes les informations dont ils ont besoin pour choisir en connaissance de cause. Est-ce une concurrence débridée qu’ils souhaitent affronter ? Ou préfèrent-ils opter pour l’apprentissage d’un savoir-faire exigeant qui les aidera à donner un sens à leur vie professionnelle ? Il est urgent de briser les idées toutes faites pour leur offrir l’opportunité d’un choix éclairé.
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